Lost in L.A. (PV Felix Cahill)

Invité

On lui avait bien dit que Los Angeles était une grande ville. Lyliane se rendit compte que c’était un sacré euphémisme. La cité des anges, comme tout le monde la nommait, s’étendait à perte de vue. La jeune femme (et c’est aussi un sacré euphémisme) devait le reconnaitre : elle était complètement perdue. Des immenses boulevards s’éparpillaient dans tous les sens, rendant impossible toute tentative de se repérer.
Près d’elle, les passants la regardaient d’un drôle l’air dès qu’elle s‘approchait d’eux pour leur demander des renseignements. Lyliane tenta quand même le tout pour le tout en hélant un homme d’âge mur :

« Bonjour Monsieur, je suis perdue. Connaitriez-vous par hasard Willow Rosenberg ? Peut-être Lyliam Astaroth ? Même pas Wolfram et Hart… »

Sa voix s’éteignait graduellement. On devait la prendre pour une folle.
Ses pas reprirent presque machinalement sa course. Comment allait-elle faire pour se sortir de là ? La nuit allait tomber et elle n’avait aucun endroit où se loger. Pendant ses longues années d’errance à travers l’Irlande, elle s’était toujours arrangée pour trouver un toit (comme elle regrettait cette époque)… Cette ville lui était tout simplement hostile.
Elle inspira un grand coup en se rappelant une fois de plus quel était son but… Cela lui redonna le courage suffisant pour aborder un jeune homme qui arrivait face à elle. Lyliane espérait de tout cœur qu’il ne s’enfuirait pas comme les autres :

« Je suis complètement perdue, s’il vous plait, aidez-moi ! »

*Fuir…*

Telle était la pensée du moment dans la tête de Felix Cahill, il devait fuir. Fuir ce monstre qui était en lui et qui avait tué ses parents. Fuir la femme qui encourageait et logeait ce monstre. Eve était partie travailler, comme d’habitude, un coup de fil magique synonyme de mission urgente… Bref, tout un contexte qui avait permit à Zélos de se promener un peu en ville et ainsi au jeune adolescent de reprendre le contrôle de son corps l’espace de…

- Félix, tu es très agaçant, tu le sais ?

Trop tard, l’esprit du puissant démon Zélos avait reprit le contrôle. Félix était de nouveau cloitré dans un coin sombre et lointain de son esprit.
Zélos s’arrêta et regarda autours de lui pour voir où cet insolent humain l’avait conduit. Le grand boulevard de L.A. … C’est qu’il connaissait son chemin cet avorton. Cela fit prendre conscience au démon que Félix voyait tout ce qu’il faisait, il ne pouvait pas en être autrement car à peine avait-il posé un pied en ville que le jeune homme s'était fait posséder. C’était la seule explication possible…

Mais comme d’habitude, concernant les manifestations de plus en plus intempestives des pensées du jeune humain, le prince démoniaque préféra faire l’autruche et se contenter du présent, à savoir, les boulevards.
Il leva la tête et regarda en l’air. Cela faisait un bon bout de temps qu’il n’était pas sorti tout seul en ville et il avait envie d’en profiter un maximum. Seulement voilà, il y avait un problème de taille (enfin, tout est relatif) : Eve. La jeune femme le retrouvait toujours quand il sortait sans elle, le jeune démon pouvait presque sentir la présence de cette peste, sentir son regard sur lui. S’il voulait savourer un instant de liberté décent, il devait s’assurer qu’elle ne s’approcherait pas.

Décidé, il commença d’avancer à grandes enjambées quand il se fit interpeller.

« Je suis complètement perdue, s’il vous plait, aidez-moi ! »

Surpris, Zélos resta quelques instants immobile à observer la créature qui venait de lui demander de l’aide. Le « s’il vous plait » à la limite de la supplication n’était d’ailleurs pas pour lui déplaire. Angoissé à l’idée de voir Eve débarquer et mettre fin à sa version du rêve américain, il répondit la première chose qui lui passa par la tête.

- OK, mais d'abord, accrochez-vous à mon bras.

Tactique qui, selon les données qu’avait Zélos, devrait piquer la curiosité de Eve et la forcer à se contente d’observer sans lui pourrir sa sortie. Sachant parfaitement qu’une telle demande faite à une parfaite inconnue était pour le moins étrange, il prit une expression suppliante et, sur un ton qui laissait entendre qu’il était question de vie ou de mort quitte à ce qu’il passe pour un fou, il ajouta :

- Je vous conduirais ou vous voudrais mais faites-le MAINTENANT !

Invité

Il ne s'est pas enfui ! C'est un miracle ! Pensa tout d'abord Lyliane.
Un constat encourageant... Lyliane examina son interlocuteur attentivement. Physiquement, il avait l'air d'avoir dans les 18 ans, peut-être moins. Pourtant, ses yeux semblaient prouver le contraire. La jeune femme avait l'impression que quelque chose n'allait pas... Une sensation légère, fugace mais réelle. Lyliane recula d'un pas sans rien dire.

- OK, mais d'abord, accrochez-vous à mon bras.

Un sentiment de malaise l'envahie. Pourquoi l'avait-elle abordé ? Il n'avait l'air pas vraiment.... humain ? Lyliane tenta de se reprendre. La jeune femme allait prendre la fuite mais quelque chose l'arrêta. Une chose très étrange. Le jeune homme regardait à maintes reprises derrière lui comme si sa vie en dépendait.
Lyliane tenta de déchiffrer son expression et vit une lueur presque apeurée, suppliante. La jeune femme, qui venait de passer des heures éprouvantes dans une ville qu'elle ne connaissait pas, oublia toutes ses craintes. Elle éprouva même de la pitié.

- Je vous conduirais ou vous voudrais mais faites-le MAINTENANT !

Ce ton pressant la fit réagir instinctivement. Légérement impressionnée, elle se cramponna à lui sans savoir ce qui l'attendait. Courir à toutes allures ?

" Emmenez-moi dans un endroit sûr où je puisse me reposer, je suis très fatiguée. Je ne connais pas du tout cette ville."

Elle espérait vainement pourvoir tout arrêter et retrouver une tranquillité d'esprit au moins pendant quelques heures.

A l’instant même où la jeune femme l’avait touché, il senti que son plan avait marché. Evidemment, il ne pouvait pas en être totalement sûr. Eve était sacrément douée pour filer les gens, et puis la foule n’aidait pas vraiment le jeune démon.
Satisfait, il poussa un discret soupir de soulagement et décida de se concentrer sur cette parfaite inconnue qui venait probablement de lui sauver sa sortie. Elle avait hésité à accepter sa requête, mais cela était une réaction normale de la part d’une humaine dans une telle situation. Quoique celle-ci avait peut-être fait preuve d’un peu plus de prudence. Mais c’était surement l’imagination de Zélos qui lui jouait des tours. Après tout, pour une humaine seule au milieu d’une grande ville, on ne faisait jamais assez preuve de prudence.
Histoire de se montrer civilisé, il la remercia de la manière la plus sophistiquée dont il était capable.

- Merci.

Mais c’était à peine s’il avait eut le temps de prononcer ce mot car l’inconnue exprimait déjà ce qu’elle attendait de lui.

« Emmenez-moi dans un endroit sûr où je puisse me reposer, je suis très fatiguée. Je ne connais pas du tout cette ville. »

Une touriste ! C’était prévisible, mais si banal. Enfin… à ce stade, même la banalité suffisait à bouleverser un peu le quotidien du démon. Le prince la regarda d’un air à la fois songeur et absent et se mit à réfléchir… à haute voix.

- Eh bien le pour se reposer… il n’y a rien de mieux qu’une chambre. Mais je ne peux pas vous conduire à la mienne. Et puis, je crois qu’il serait mal venu de vous accompagner dans une chambre d’hôtel… Mais si vous y tenez je peux vous conduire à l’hôtel du boulevard. Sinon il y a le parc qui est plutôt tranquille ou bien encore le café du coin. Qu’en pensez-vous ?

Ajouta-il en la regardant d’un air sérieux et sincèrement innocent comparé au contenu de ses paroles concernant les chambres. Mais bon, il fallait avouer que l’innocence pouvant se présenter dans le regard d’un démon sans pitié avait des limites…

Invité

Dès qu'il parla de chambre d'hôtel, la jeune femme rosit légèrement. Elle réalisa alors qu'elle venait peut-être de commettre une énorme erreur. Pour qui allait-elle passer ? Le jeune homme parla ensuite d'aller dans un parc ou un café. Lyliane en fut soulagée.

"je veux bien aller au parc, je ne peux rien avaler pour l'instant. Merci."

Lyliane resta un long moment sans rien dire, attendant la réaction de son interlocuteur. Elle remarqua immédiatement qu'il avait arrêté de regarder derrière son épaule et qu'il paraissait détendu.

C'était une technique pour m'aborder ou quoi ? Pensa-t-elle en souriant.

Elle rejeta immédiatement cette idée.
Lyliane avait hâte de se retrouver sur un banc, fermer les yeux et ne plus penser à rien pendant quelques minutes. Un petite voix lui murmura sournoisement à l'oreille:

"Mais après ?"

Allait-elle recommencer son errance ? Demander à chaque passant où elle pouvait retrouver son frère ? Non, impossible, elle en avait assez d'affronter l'hostilité des gens.

"Ecoutez, je ne veux pas vous embêter plus longtemps. Montrez-moi où se situe le parc. Je me débrouillerez après."

Pourtant, elle espérait qu'il n'en ferait rien. Peut-être pouvait-il l'aider, après tout.

La jeune femme accepta sa proposition d’aller au parc du boulevard. Zélos en fut ravi et eut même un petit sourire nostalgique. Décidément, les humaines aimaient les parcs. Hé, oui, Lyliane, qui pour l’instant restée une inconnue, était le deuxième point de repère féminin de Zélos, après Eve. Sachant que cette dernière était assez « particulière » il avait hésité à se servir de son vécu avec elle comme point de repère. Mais la « touriste » qu’il venait de rencontrer semblait confirmer ses théories premières. Logique implacable de démon socialement incapable.

En revanche, il ne sourit plus du tout lorsqu’elle lui demanda de la conduire au parc et de l’y laisser. Cette femme était en quelque sorte son ticket gratuit à la liberté absolue, il ne voulait pas la laisser s’échapper comme ça. Alors il répondit aussi gentiment qu’il le pouvait.

- Non ! Vous ne m’embêtez pas du tout au contraire. J’ai beaucoup de chance de vous avoir rencontrée. Sans vous, j’aurai été obligé de rentrer et… bien que je vais, évidemment retourner à mon domicile dans la journée, j’aimerais rester dehors encore un peu. Et c'est votre compagnie qui me le permet. S’il vous plait, laissez-moi vous accompagner, vous n’êtes même pas obligée de me parler, si vous préférez. Tout ce que je veux c’est me dégourdir un peu les jambes et prendre l’air.

Ce qui était totalement vrai. Zélos en avait marre de rester dans l’appartement de Eve à regarder la télé sans rien faire. L’ennui l’y avait attrapé, et cette parfaite inconnue venait de l’aider à s’y échapper. Finalement, Felix s’était révélé utile, en quelque sorte. Même si le prince démoniaque préfèrerait amplement que l’adolescent n’intervienne plus jamais, quitte à rester plongé dans l’ennui perpétuel. Mais bon, là, il valait mieux en profiter. Une occasion pareille ne se présentait pas à lui tous les jours. D'ailleurs, il adressa à cette "occasion" un regard suppliant qu'il accomoda d'une voix timide. Si la télévision lui avait apprit quelque chose, c'était de jouer la comédie.

- Vous êtes d'accord, dites ?

Invité

Lyliane soupira discrètement, soulagée par la réponse du jeune homme. Il ne semblait plus vouloir partir. Il prit même un air exagérément pathétique, comme s'il voulait se moquer gentiment d'elle lui sembla-t-il. Lyliane éclata d'un rire joyeux devant l'air de panda qu'avait pris le jeune homme mystérieux:

" Vous êtes d'accord, dites ?"
"Oui, à une condition: dites-moi d'abord votre prénom. Moi, c'est Lyliane.", répliqua-t-elle en souriant, complètement détendue.

Les deux jeunes gens marchèrent côte à côte, le long du boulevard, jusqu'à la tâche verte que formait le parc dont parlait Félix (du moins c'était le prénom qu'elle avait cru entendre). L'espace vert était très grand. Des arbres et des fleurs (dont Lyliane aurait été incapable de dire le nom) avaient été parsemés avec grâce et beaucoup de goût: les couleurs se mariaient à merveille.
Au centre du parc, une petite mare avait été aménagée. Des canards, des cygnes noirs et même des nénuphars y barbotaient sereinement. Lyliane fut tellement enchantée par l'endroit qu'elle se retourna vers Félix et lui adressa un sourire rayonnant pour le remercier.
Elle repéra un saule pleureur, son arbre préféré, au milieu d'une pelouse et s'installa dessous malgrès l'interdiction écrite sur une pancarte:

"Interdiction de marcher sur la pelouse ! C'est complètement stupide."

Les longues branches la cachaient presque aux yeux des autres. Elle fit signe à Félix de venir la rejoindre.

Elle lui rit à la figure. Ok, bon, c’était soit un très bon signe soit un mauvais. Zélos décida donc d’attendre pour pouvoir être sûr et surtout avant de savoir s’il devait la liquider ou non, car en bon prince, il ne supportait pas qu’on se moque de lui. Mais apparemment, ce n’était point le cas. Ouf pour elle. En fait, elle se présenta et lui demanda son nom. Il le lui donna avec un air rassuré.
Ils marchèrent ensuite en direction du parc que connaissait Zélos. Ce n’était pas le parc le plus calme de la ville car il était bien trop prés d’un lieu hautement fréquenté. Le bruit des voitures et de la foule y était incessant. Mais l’avantage, c’est que ceux qui se promenaient ou traversaient simplement le parc ne faisait pas attention aux autres et vous laissez tranquille. Avantage non négligeable pour le démon qui ne supportait pas qu’une personne non désirée lui impose sa présence. Néanmoins, comme tout lieu dans ce monde infect, il y avait des règles, et des règles stupides. Ne pas cueillir les fleurs (comme s’il en avait envie). Ne pas grimper aux arbres. Ne pas amener de chien sans laisse (bon, d’accord, ça c’était plutôt une bonne idée). Ne pas marcher sur la pelouse… ah ben si ?
Il observa avec étonnement la dénommée Lyliane traverser une belle pelouse pour s’asseoir sous un arbre dont les branches pendaients paresseusement vers le sol, cachant ainsi tout individu ayant bravé l’interdit. Le jeune démon était assez étonné. Pour lui, tous les humains se conformaient bêtement aux règles et agissaient comment on leur disait d’agir. Il avait peut-être affaire à une marginale. Curieux, mais surtout trop heureux d’enfreindre un règlement, qui d’ailleurs ne devait en aucun cas s’appliquer à un être tel que lui, il rejoignit sa touriste.

- On n’aime pas les règlements à ce que je vois ?
Lança-t-il avec un sourire malicieux avant de s’appuyer contre le tronc et de glisser lentement vers le sol pour s’y asseoir.

Invité

"Pas quand ils entravent nos libertés.", répliqua-t-elle, enchantée d'être en si bonne compagnie. "Là d'où je viens, on peut se balader dans la nature en toute quiétude, voyez-vous. En fait, je ne suis pas une rebelle dans l'âme, désolée. Vous devez être déçu, non ?"

Lyliane étendit ses jambes devant elle et s'appuya en arrière sur ses deux mains. Elle tendit le visage vers le ciel, guettant un léger courant d'air en poussant un long soupir de satisfaction. Les ennuis avaient disparu pour un temps. Elle savait qu'ils allaient finir par revenir, mais pour le moment, elle profitait de l'instant présent.
Elle se retint de bombarder Félix de questions.
Toute méfiance envers lui avait disparu. C'était d'ailleurs son plus gros défaut. Une fois mise en confiance (ce qui est loin d'être difficile), il était impossible pour elle de voir la vraie nature des gens, l'exemple le plus flagrant ayant été son ancien amant.
Elle finira bien un jour par apprendre à se méfier un peu plus des autres.

Zélos arbora un sourire amusé, simple façade, bien sûr, et lui répondit de sa voix charmeuse, celle qu’il avait quand il n’annonçait pas ses intentions meurtrières, en fait.

- Un peu, mais je m’en remettrais. Puis-je vous demander d’où vous venez exactement ?

Tant qu’à discuter avec une humaine, autant parler de choses que Zélos ignorait. Hors, le jeune démon ignorait encore pas mal de choses sur ce monde. Lui-même n’avait connu que L.A. et Felix n’avait pas beaucoup voyagé de lui-même, à part bien sûr ses allers-retours New York – Dublin.
Le prince ne s’empêcha pas de remarquer le regard curieux, limite inquisiteur que lui lançait Lyliane. Sans chercher à détourner les yeux, il lui déclara clairement ce qu’il avait en tête. Pas du genre à faire de cachoterie ni de la langue de bois, le démon.

- Vous voulez me demander quelque chose ?

Et puis, pourquoi rejeter une occasion d’apprendre à mieux connaître l’espèce humaine. C’est vrai qu’il n’avait pas saisi cette occasion avec les parents Cahill. Il fallait dire qu’avec eux, ils avait surtout craint qu’ils se rendent compte qu’il n’était pas ce qu’il semblait être, c'est-à-dire, leur fils unique.

Invité

"D'où je viens ? D'Irlande ! Je ne vous dis pas de quel village, il n'existe plus depuis un certain temps. Vous connaissez ce pays ? On doit parcourir des kilomètres pour avoir un peu de verdure alors que là-bas... Vous devez me prendre pour une écologiste un peu folle. Je ne le suis pas du tout."

Elle fut étonnée mais ravie par sa question. Au moins il semblait franc et direct. Lyliane réfléchit un long moment. Que pouvait-elle bien lui dire ? Il ne devait sans doute pas connaître son frère ou la sorcière Willow Rosenberg. Il n'avait pas l'air d'être un annuaire ambulant. Prenant une longue inspiration, elle se lança.

"Je ne suis pas ici pour visiter la ville mais pour régler une affaire. On m'a dit de m'adresser à deux organismes spécialistes dans les sciences occultes," elle avait dit ces derniers mots rapidement. "Un cabinet d'avocats et une agence de détectives. Il me semble qu'ils s'appellent Wofram & Hart et Angel investigations. Que pouvez-vous me dire d'eux ? Je ne sais pas à qui je dois m'adresser en priorité."

« Irlande », la simple mention de ce nom fit céder un barrage de souvenirs et d’émotions, tous appartenant à son enquiquineur de Felix, bien sûr. Des souvenirs sur l’Irlande, les voyages qu’il avait fait pour y voir sa famille, les amis qu’il s’y était fait, sa famille…, des paysages bien différents de tout ce que L.A. pouvait proposer. Oui, il connaissait ce pays. Un peu…

- Oui, je connais, j’y suis né en fait. Et mes parents aussi… C’est vrai que c’est nettement plus vert là-bas.

Un faible sourire était tracé sur son visage, sourire qui venait de sa petite vague de réminiscences. Sourire provoqué par des émotions humaines. Sourire qui se crispa légèrement en un rien de temps quand le démon se rendit compte de la raison de ce sourire. Laissant place au dégout. Il détourna le regard tout en ajoutant quelque chose de gentil pour cette inconnue qu’il mourait d’envie d’étrangler pour avoir causé cela.

- Ce n’est pas parce que vous aimez l’herbe naturelle que vous êtes folle…

Tachant de se calmer et surtout de faire fuir ses foutus sentiments, il respira profondément tout en regardant le ciel au travers des feuilles d’arbre. Il écouta également d’une oreille paresseuse la réponse de Lyliane.
Et là, écarquillement des yeux. Comment était-il possible que de telles coïncidences se produisent en ce monde ? Bien sûr qu’il connaissait très bien les deux noms de firmes que l’Irlandaise venait de lui donner, et pas qu’un peu. Le tout maintenant était de formuler un réponse qui pourrait mener à une situation qui l’avantageait lui. Mais il avait trop peu d’éléments pour se décider. Alors le mieux était de chercher à en savoir plus.
- En fait je connais bien ses deux organismes. Ils sont assez différents dans leur genre bien qu’ils soient tous deux actifs dans de nombreux domaines disons… peu communs. Mais si vous me donnez quelques indications sur la nature de votre problème, je pourrais peut-être vous conseiller comme il faut.

En apparence, il avait un air innocent, vous savez, celui des gens qui essaient d’aider leur prochain. Bien sûr, ce n’était qu’une façade, car en lui, un rire démoniaque et sadique retentissait.

Invité

"Vous! Irlandais ? Quelle chance ! Ca me fait vraiment plaisir de croiser un compatriote. Le monde est petit.", répliqua Lyliane d'une voix enjouée. " Vous y retournez de temps en temps ?"

La jeune femme arracha un brin d'herbe qu'elle commença à mâchonner consciencieusement. Elle était contente d'avoir pu trouver un point commun avec Félix. Cela semblait même réciproque. Elle s'autorisa même un petit soupir d'aise et rit en l'entendant dire qu'elle n'était pas folle. Lyliane se laissa complètement aller... pour reprendre immédiatement une attitude défensive.

Il voulait en savoir plus sur son problème... Lyliane se raidit brusquement, sa mâchoire tressaillit. Il allait tout gâcher... La jeune femme avait bien tenté d'expliquer son problème à des gens sur qui elle pensait pouvoir avoir confiance. Nous sommes là pour t'aider, disaient-ils. Dès qu'elle leur avouait sa particularité, une pointe d'horreur, de jalousie ou même d'envie se dessinait dans leurs yeux. Lyliane n'a jamais su quel sentiment pouvait être le pire.
Elle n'avait pas envie de voir cela dans les yeux du jeune homme.

"J'ai pas envie de vous ennuyer avec ma vie. Ca n'en vaut pas la peine. Je veux simplement savoir lequel d'entre eux serait le plus fiable, c'est tout."

*Eh oui, moi Irlandais, ou plutôt l’autre insecte appelé Félix, mais moi pas croire aux coïncidences…*

- J’y allais de temps en temps avant que j’arrive à Los Angeles, pour voir la famille.

Mais bon, il n’allait pas non plus s’étaler sur cette famille sinon les souvenirs de Félix allaient encore prendre l‘autoroute de ses pensées et c’était trop écœurant pour lui. Toutefois, Zélos vit clairement que leurs origines communes avaient permis aux défenses de Lyliane de se reposer, l’espace d’un court instant malheureusement car quand il lui en demanda plus sur son problème, elle se braqua tout de suite, pour le plus grand plaisir du démon qui aimait les mystères et les secrets, et cette femme en avait un, c’était certain. Encore fallait-il savoir si ce secret valait le coup d’être creusé. Zélos n’aimait pas être déçu. Ceci dit, ce n’était pas le moment de penser à ç, il devait rattraper son erreur, ou plutôt sa précipitation.

- Pardon, désolé vous avez raison cela en me regarde pas. Je suis trop curieux. C’est jsute que je ne tiens pas à vous donner une mauvaise aide, je m’en voudrais après coup.

Il fit ensuite une courte pause pendant laquelle il présentait un regard d’excuses tout en donnant l’impression de réfléchir. Puis il reprit.

- Ca a l’air très personnel et plutôt sérieux, je vous conseille Wolfram et Hart, ils sont ouverts, tolérants, ils ont un grand nombre de ressources et surtout ils restent très professionnels. Je n’ai eu affaire qu’une seule fois à Angel Investigations et ils m’ont semblé beaucoup trop moralistes. Ils m’avaient imposé une seule solution qui m’ôtait toute possibilité de faire un choix. Et… bah, c’est peut-être parce que je suis encore jeune, mais j’aime la liberté.

Ca y est, il avait fait son choix maintenant il avait indiqué la voie de Wolfram et Hart. Le tout avec un sourire maladroit complètement contrôlé.

Invité

"Ce n'est rien ! Je sais que vous vouliez bien faire. J'en suis persuadée. C'est moi... C'est assez douloureux d'en parler... Ce problème me nuit depuis si longtemps..."

Sa parole était hachée, témoin de son extrême nervosité. Lyliane ne voulait surtout pas vexer Félix. Il avait quand même été le seul à lui tendre la main. La jeune femme se força à fermer les yeux et inspira profondément. Petit à petit, son rythme cardiaque ralentit, elle s'apaisait enfin.

Lyliane rouvrit les yeux pour écouter les recommandations de Félix:

"C'est bien dommage qu'Angel investigation vous ait fait si mauvaise impression. C'est vrai que les jeunes ont soif de liberté mais ils peuvent parfois être emportés et se "fâcher" pour un rien. Gardez votre insouciance, c'est vital pour survivre", Lyliane s'arrêta pour reprendre son souffle. " Je n'ai pas trop confiance envers les avocats, c'est instinctif. J'ai déjà eu affaire à eux dans le passé. J'ai toujours l'impression qu'ils vous assènent des termes juridiques pour mieux vous tromper. Vous dîtes qu'ils sont tolérants ? Ont-il réussi à aider beaucoup de gens ?"

Un problème qui durait depuis un moment apparemment… Mais ce qui surpris le plus le jeune démon c’était la façon dont elle avait haché sa phrase et il ne savait pourquoi, mais il avait l’impression que la demoiselle avait mit un drôle de ton sur les mots « si longtemps » ou bien c’était juste son imagination ? Dans tous les cas, il voyait bien que ce serait une grave erreur que de creuser d’avantage la question, de dépit il préféra abandonner en lui accordant un silence compatissant.

Il écouta par la suite la petite tirade sur les jeunes à laquelle il sourit mentalement avec ironie. Après tout il était certainement bien plus vieux qu’elle, même si selon lui, il restait tout de même dans la fleur de l’âge pour un démon. Il eut tout de même un sourire amusé qui ne s’éloignait pas de son rôle d’adolescent humain insouciant. En revanche, il but littéralement les paroles concernant les avocats, il décida d’ailleurs de changer de tactique voire carrément d’abandonner en apparence. Le tout était maintenant de trouver les mots que la jeune femme n’oublierait pas afin qu’elle puisse changer d’avis.

- Ah, si vous craignez les avocats, je ne peux plus essayer de vous convaincre. J’ai moi-même très peu confiance aux médecins en général alors je compatis.

Il adopta ensuite un rire un peu honteux. Ce qui le frappa, au fond de son esprit, c’était l’aisance avec laquelle il jouait le rôle du gentil garçon tout en sachant que cela le rendait malade. Et il savait très bien que, quelques mois auparavant, il n’aurait pas pu s’empêcher de vomir rien que pour avoir rit de cette façon si humaine

– J’avoue que je ne sais pas combien de personnes ils ont aidé. Mais vu qu’ils m’ont aidé moi avec mon problème, j’en déduis qu’ils doivent secourir aussi de nombreuses autres personnes. Mais j’avoue que je n’ai pas posé beaucoup de questions là-dessus. Ce que je peux vous certifier, c’est qu’ils ont été là à un moment très étrange et surtout difficile de ma vie. Et que je m’en suis bien sorti grâce à eux.

Invité

En parlant des jeunes, Lyliane avait la désagréable impression de se retrouver dans la peau d'une Miss-je-sais-tout. Elle n'était quand même pas si vieillie que ça. Bon, de deux siècles quand même: plus que le commun des mortels. Parfois, sa franchise pouvait lui jouer des tours.
Elle écouta attentivement tout ce que le jeune homme lui révéla et sourit quand il parla des médecins:

"A une époque, je voyais beaucoup plus les médecins que ma propre famille. Vous savez, on se fait très vite à eux. Peut-être est-ce la même chose pour les avocats. Je dois pas tous les mettre dans le même panier."

Elle était soulagée qu'il n'aborde plus son problème, une bonne preuve de tact. Félix aborda plus en détails la firme.

"Vous avez l'air de beaucoup les apprécier," murmura Lyliane." Je devrais peut-être laisser mes préjugés de côté pour aller leur rendre une petite visite. Peut-être que vous pourriez me recommander quelqu'un ?"

Lyliane avait parlé sans réfléchir, emportée par l'enthousiasme de Félix. Elle repensa à l'autre option: Angel Investigations.

"Ecoutez, je vais rendre une petite visite aux deux organismes. Je verrai bien avec laquelle je serai le plus à l'aise. Ils ne pourront sans doute pas m'aider...."

Son visage s'assombrit.
Elle ressentit tout à coup des picotements dans ses jambes. Il fallait qu'elle se lève. Lyliane se mit debout et regarda Félix.

"Ca vous dit de marcher un peu ?"

Evidemment, Zélos ne craignait pas les médecins le moins du monde. En fait il avait juste dit la première chose qui lui était passé par la tête et quoi de plus passager que la première chose qu’il vit dans ce monde ? Mais bon, le but ici était surtout de paraître ouvert d’esprit, ça devait marcher car Lyliane continua de parler. A moins qu’elle ne soit tout simplement du genre pipelette.
Le tout maintenant, était de faire de la bonne propagande… Tout en essayant d’en savoir plus, si possible.

- Je vous conseillerais bien, mais ne connaissant pas votre problème, je préfère ne pas m’y risquer. Si ça se trouve cette personne ne serait pas du tout apte à vous aider. Ils touchent à de très nombreux domaines…

Bon, il y avait très peu de chance qu’elle lui divulgue quoique ce soit avec cette stratégie, mais c’était la meilleure quié tait venue à l’esprit du démon.

- Vous savez, chez Wolfram et Hart, ils adorent les défis. Si votre problème est vraiment très délicat, il utiliseront toutes les ressources connues pour le régler, ne serait-ce que pour se prouver qu’ils peuvent le faire. Et s’il se révèle aisé pour eux, et bien ça prouverait que ce n’est pas impossible à résoudre et ce serait bien pour vous… apparemment.

Ouais, un problème bien sensible de toute évidence. Et il n’était pas assez délicat pour ça, il le reconnaissait. Mais s’il pouvait la mettre en confiance, ce serait déjà un bel exploit pour lui. Le seul défaut dans son plan, c’était que si elle allait d’abord voir Angel Investigation et qu’elle mentionnait son nom à certains membres, il se pouvait fort bien que cette confiance s’évapore. Mais bon, c’était ce qui faisait de cette affaire un défi et qui le rendait intéressant.
Lorsque l’Irlandaise proposa de marcher un peu, il lui sourit et se leva prêt à se promener.

Invité

HJ: désolée pour le retard....

Lyliane soupira profondément en l'écoutant. Elle avait de plus en plus de mal à retenir ses mots, parler lui faisait tant de bien. Félix savait si bien s'y prendre afin de la mettre à l'aise. Pourquoi ne pas lui parler de son problème ? Oh et puis non. Cela ne le concernait en rien.

"Je suis persuadée que vous avez raison," fit-elle en marchant à côté de Félix qui avait réglé son pas au sien. "Comme je vous l'ai déjà dit, j'aimerais rendre une petite visite aux deux organismes. Pourriez-vous me présenter à un homme de confiance de Wolfram et Hart ? Vous avez de très bons contacts avec eux, il serait dommage de pas en profiter.En fait, j'aimerais beaucoup avoir votre soutien. Bien entendu, je me débrouillerai pour prendre moi-même contact avec Angel Investigations."

Lyliane lui sourit pour le mettre à l'aise.

Zélos sentait que la jeune femme avait de moins en moins de difficultés à se confier à lui, il eut même l’impression qu’elle allait lui dévoiler son secret, mais elle n’en fit rien. Au moins, leur conversation lui offrait un zeste de suspense bien supérieur à celui que lui procurait la télévision d’Eve.
Bon, de toutes évidences, il ne pouvait plus empêcher Lyliane d’aller rendre visite à Angel Investigation. Le mieux était donc, une fois encore, de jouer la carte de la compréhension et d’y ajouter celle du « soutien » moral dont elle venait de faire allusion.

- D’accord, je vais vous donner de quoi contacter la personne que je connais là-bas. Même si je doute qu’elle puisse régler directement votre problème, je suis sûr qu’elle sera de très bons conseils et qu’elle vous orientera au mieux…

Le jeune démon fouilla dans ses poches, sans grande conviction toutefois d’y trouver de quoi écrire, il se surpris à découvrir un morceau déchiré de journal. Il s’immobilisa un instant, essayant de se souvenir de la raison de la présence du papier… Se souvenant de rien, il en déduisit que Félix était le responsable, mais pourquoi ? En y jetant un œil il ne vit rien de plus que le nom du journal, la date et le gros titre désignant un problème économique international. La date…
Se rendant compte que son attitude devait paraître étrange pour sa « protégée », il se ressaisit.

- Heu… auriez-vous un stylo, je n’en ai pas sur moi…

Voilà de quoi fournir une explication plus ou moins convaincante quant à son comportement.
En voyant le sourire rassurant de la jeune Irlandaise, Zélos ne put s’empêcher de ressentir une vague de nausée en lui, mais il se força à lui répondre d’un sourire faible mais amicale, car après tout, il devait la mettre à l’aise…

[hj: c'est pas grave, j'étais moi-même pas mal occupé ces derniers temps]

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