Déboussolé ou... décapsulé ?

"Non Callie, personne n'est entré dans ma chambre. Il n'y a personne d'autre à part toi et moi dans cet appartement. Je l'aurais entendu si quelqu'un était entré chez moi. Tout ça est le simple fruit de ton imagination."

Galen la regarda avec un oeil suspect. Pourquoi elle avait l'air si fixée sur lui ? Il la regarda droit dans les yeux et put lire qu'elle avait des doutes le concernant. Les idées qu'il capta lui laissaient croire qu'elle pensait que c'était lui qui lui avait touché le visage. Elle n'avait pas du tout tort, mais elle n'était pas sensée le savoir. Il avait fait ça innocemment. Il décida de le lui dire.

"Je sais que tu aurais aimé ça, mais ce n'est pas moi."

Elle refusa son invitation à manger. Décidément, elle ne mangeait donc pas, ni ne buvait ! Cela me rappelle quelqu'un un certain été. Il la regarda un instant sans bouger puis répondit un simple "d'accord". Mais son estomac grouillait et il eut un petit rire.

"Tu sais, même si je ne mange pas, j'ai toujours de quoi dans mon frigo, car oui j'ai un frigo."

En effet, il avait toujours de la bouffe chez lui. Pour les filles qu'il amenait avant de les tuer. Il se disait qu'il fallait engraisser la proie avant de la manger, un peu comme avec les cochons, les poules ou les lapins. Bref, on se comprend.

Callie lui dit qu'elle voulait aller dormir, mais qu'elle ne voulait pas le laisser tout seul. Il la regarda, comme pour la questionner si elle était sérieuse ou pas, et lui dit.

"Tu sais, je peux prendre soin de moi tout seul."

Galen insistait sur le fait que personne n'était entré dans sa chambre. Il devait avoir raison, après tout, car elle pensait bien qu'il ne l'aurait pas laisser dans une maison sans protection, du moins, elle se plaisait beaucoup à le croire. Malgré le fait qu'elle voulait de tout son coeur croire en une bonne personne chez le vampire, il n'en restait pas moins une personne très dangereuse, si ce n'était la personne la plus dangereuse de toute ses connaissances. Il lui disait donc que c'était le fruit de son imagination, mais la jeune tueuse restait tout de même persuader qu'il était la cause de cette sensation.

Les yeux dans les yeux, Callie commença à se sentir mal à l'aise, comme lorsque quelqu'un lit par dessus notre épaule. Elle comprit alors qu'il était entrain d'entrer dans sa tête, une nouvelle fois ce soir. Elle rougit cependant, sachant très bien vers quoi ses pensées étaient tournées. Elle rougit encore plus quand il lui dit qu'elle aurait bien aimé, mais qu'il n'était pas la raison de cette sensation de froid. Son sourire s'évanouit alors.

" Même si c'était toi, tu ne me le dirais jamais. "

Lorsque son ventre protesta à son refus de manger quelque chose, Galen eut un petit rire qui sonnait si bien à son oreille. Il lui dit alors que malgré le fait qu'il ne mangeait pas, il avait toujours quelque chose dans son frigo. Alors qu'elle allait lui demander s'il en avait un, elle eut la surprise de se faire devancer par lui et elle éclata de son petit rire cristallin. Elle tourna la tête vers la chambre, prête à retourner se coucher, même si ses pieds refusaient d'avancer.

Galen lui dit alors qu'il pouvait très bien prendre soin de lui tout seul. La jeune tueuse était maintenant dos à lui et elle tourna doucement la tête dans sa direction, se mettant légèrement de côté pour bien le voir.

" Donc, tu... tu préférerais que je quitte, c'est ça ? Si oui, dis le et je vais rentrer. "

Galen la regarda pendant quelques secondes sans rien dire au moment où elle lui répondit que même si c'était lui qui était à l'origine de son coup de froid sur la joue, il ne le lui dirait pas.

"Oui tu as raison. Je ne te le dirais pas même si c'était le cas, ce qui ne veut pas dire que c'était moi, bien entendu."

Mais elle sembla prendre autrement que ce qu'il voulait ce qu'il venait de dire. Il n'avait pas dit qu'il savait prendre soin de lui même pour qu'elle s'en aille, bien au contraire. Pour une tueuse, elle était plutôt sympathique, bien qu'elle ait tué sa femme. Sa présence avait quelque chose d'apaisant. Il fallait avouer qu'il se sentait bien seul depuis la mort d'Aria, ce qui avait réveillé son côté animal.

Il regarda la jeune fille avec un air incrédule, et lui dit alors, en guise de réponse.

"Pas du tout, mais je disais juste que tu pouvais aller dormir, et que j'arriverais à m'occuper autrement. Tu as dormi tout à l'heure, et cela ne m'a pas empêché de me divertir. Les vampires vivent la nuit, Callie, ne l'oublie pas. Quand les humains dorment, les vampires font la fête."

Callie ne rajouta strictement rien. À quoi bon le faire, de toute façon ? Peu importe ce qu'elle lui dirait, il reviendrait toujours à la charge avec l'idée qu'il n'avait rien fait et elle n'avait aucune preuve à lui donner puisqu'elle dormait et qu'elle n'avait eut conscience de rien pendant ce temps puisqu'elle était au pays des songes. Elle restait cependant certaine qu'elle avait une part de vérité et elle devait se battre intérieurement pour ne pas s'approcher de lui et déposer sa main contre sa joue pour comparé les deux sensations. Elle voulu détourner la tête, mais resta bien droite pour ne pas qu'il voit le moindre signe de fuite.

Galen ne voulait pas qu'elle parte de son appartement et elle en ressentait une certaine joie. Elle aimait passée du temps avec lui et elle arrivait très bien à se l'avouer, c'était une des choses qu'elle était capable d'accepter de la situation, pas comme le fait qu'elle commençait à avoir des sentiments pour lui. Ça, c'était quelque chose qu'elle avait du mal à accepter mais que chaque cellule de son corps était heureuse de montrer. Elle hocha donc la tête à ses paroles, prête à retourner dormir, ses yeux tombant déjà de sommeil depuis un petit moment.

Callie s'approcha doucement de Galen et resta devant lui sans bouger, se demandant si elle devait agir ou non. Elle rougit en levant la tête vers lui et, rapidement, se mit sur la pointe des pieds pour embrasser la joue glacé du vampire. Elle se laissa retomber assez vite et marcha rapidement vers la porte de la chambre de Galen avant de se retourner vers lui pour un dernier sourire. Elle se laissa ensuite tomber dans le lit, la main sur son front bouillant, n'arrivant pas à croire à ce qu'elle venait de faire. Un sourire sur les lèvres, elle ferma les yeux et retomba dans un profond sommeil, un sourire illuminant toujours son visage tranquille.

Callie dormait une fois de plus du sommeil de l'innocence, le sommeil des gens qui n'ont rien à se reprocher de mal. Ce sommeil avait quelque chose de différent du premier puisque, cette fois, elle fit un rêve. Quelque chose d'embrouiller, mais qui restait tout de même merveilleux et sympathique, qui faisait en sorte que son sourire ne s'éteigne pas, seul témoin du doux rêve qui abritait ses pensées.

La jour se leva rapidement et Callie ouvrit les yeux en même temps que les premiers rayons vinrent caresser son visage. Elle s'étira doucement et se leva du lit, marchant doucement vers la sortie. Galen ne devait pas se trouver loin, dans un coin sombre de l'appartement, la chambre étant le seul endroit illuminés de tout l'endroit. Elle revint, d'ailleurs, sur ses pas et ferma les rideaux, simplement par respect pour le vampire.

Lorsqu'elle arriva dans le salon, Callie s'attendait à y trouver Galen, mais il n'y était pas. Elle fit le tour des pièces et elle commença à paniquer un peu en remarquant qu'il n'était nul part. Elle avait terriblement peur d'avoir fait une erreur en ouvrant un rideau ou quelque chose du genre et que Galen est disparut. Elle entra en coup de vent dans la cuisine sombre et son coeur, qui battait rapidement, se calma quand elle vit Galen qui lui tournait le dos. Elle poussa un soupir.

" Bonjour ! Je me demandais où tu étais ! C'est étrange de te voir en plein jour ! "

Elle était explosante de vie, ce matin là !

" J'ai... j'ai rêvée de toi... "

Et voilà que le malaise revient !

La nuit passa très rapidement. En fait, Galen ne voyait jamais le temps passer. Il n'avait jamais l'impression de s'ennuyer, et avait toujours quelque chose à faire, même après un demi millénaire d'existence sur cette terre. Bon, là il n'avait pas fait grand chose mais bon. Il avait eu le temps de terminer son film des années soixante, et au lieu d'en réécouter un autre, il était allé faire un tour dehors. Le calme paisible de la nuit était très agréable. Et dans le coin où il était, il ne croisait quasiment jamais de créature de la nuit. C'était le côté avantageux du bord de mer. Pas de souci à se faire, la vraie tranquillité.

Malgré le fait qu'il ne ressentait plus rien, et qu'il ne respirait plus, l'air salin était très agréable. Lorsqu'il n'avait rien à faire la nuit, il aimait beaucoup s'asseoir sur le sable humide et écouter le bruit des vagues s'écrasant sur la plage, faisant crépiter l'écume.

Finalement, il était rentré à l'appartement bien plus tôt que ce qu'il aurait pu, préférant ne pas prendre de risque. L'aube était traîtresse, et le soleil se levait parfois plus rapidement que ça en avait l'air. Il se souvenait d'une fois où il s'était assoupi un peu sur la plage et qu'il s'était réveillé parce qu'un rayon de soleil avait commencé à traverser la couche d'ozone. Les brûlures sont instantanées et il était rentré chez lui très rapidement avec ce qui aurait pu ressembler à une brûlure au second degré sur le visage.

Lorsqu'il était rentré à l'appartement, il s'était mis en quête de préparer le petit déjeuner. Bien qu'il ne déjeunait pas, Callie le faisait très certainement. Alors qu'il avait presque terminé, des bruits de pas firent irruption, et il entendit la voix encore un peu endormie de Callie lui dire qu'elle trouvait ça étrange de le voir en plein jour.

"Une chance que j'ai collé du papier aluminium sur les vitres, sinon je serais déjà grillé."

Elle lui dit alors qu'elle avait rêvé de lui. Sans toutefois se retourner vers elle, puisqu'il s'occupait encore du petit déjeuner, il répondit.

"Ah oui et qu'est-ce que je faisais ? J'imagine que j'étais encore le salaud de l'histoire."

Il se mit à rire et se dirigea vers la poêle, plaçant son nez au dessus pour renifler son contenu. Parfois, manger lui manquait. En tout cas, il prit la poêle et versa les oeufs dans l'assiette, qui contenait déjà du bacon, des saucisses et des beans. Il prit l'assiette et la déposa sur la table, puis il dit.

"J'espère que tu as faim."

Lorsqu'elle lui dit qu'elle avait rêver de lui, Galen lui dit qu'il devait encore être le salaud dans l'histoire. Elle fronça les sourcils, ne sachant pas comment elle devait prendre cette réplique, mais elle sourit quand il éclata de rire. Elle avançant doucement dans sa direction quand une bonne odeur vint à ses narines. En fait, elle n'avait même pas encore remarquer ce que Galen était entrain de faire. Elle s'approcha de lui au même moment où il se retournait en déposant une assiette pleine de bonne chose sur la table. Elle jeta un regard admiratif sur lui pendant qu'il lui disait qu'il espérait qu'elle avait faim. Elle approcha de lui, un sourire malicieux sur le visage.

" Il est passé où le Galen très violent qui voulait me tuer ? À moins qu'il n'est pas disparu et que tu ai empoissonné mon repas. "

Elle lui fit un beau sourire remplie de joie et de tendresse. Étant une personne très démonstrative, elle se retint pour ne pas prendre le vampire dans ses bras. Ce geste serait peut-être un peu trop et elle avait quand même pousser le bouchon un peu loin, hier soir, en l'embrassant sur la joue. Elle prit donc place à la table, devant son assiette et déposa son regard dans celui du vampire.

" Tu étais sur la plage et tu marchais avec une petite fille rousse. Elle te tenait par la main et tu avais un grand sourire sur les lèvres. La petite ses retourner vers moi et... elle a disparut dans une grande lumière. Je n'arrivais plus à voir devant moi et, quand la lumière a disparut, tu était devant moi et... tu avais des ailes, un peu comme celle des anges. C'est la première fois que je te vois dans un de mes rêves sans que se soit un cauchemar. "

La jeune tueuse prit un morceau de bacon et le mis dans sa bouche avec un sourire.

Callie fut étonnée de son geste et se demanda si le Galen qui avait voulu la tuer avait disparu ou s'il était encore là, et l'aurait prouvé en ayant empoisonné son repas. Avec un léger sourire en coin, il lui répondit.

"A vrai dire, je n'y avais même pas pensé, mais maintenant que tu le dis..."

Il lui fit un clin d'oeil et commença à ranger ce qui traînait sur le plan de travail. Pour un homme qui vivait seul, et la nuit, il avait un très grand appartement, et tout un tas de choses inutiles pour un vampire. Que faisait un vampire d'un grille-pain ou d'un micro-ondes ? Bon le micro-ondes pouvait servir pour réchauffer du sang refroidi...

Il termina son rangement tout en écoutant parler Callie. Apparemment, il était plutôt l'ange de son rêve, et non pas le tyran. "Pour une fois" précisa t-elle, notons le. Il s'assit sur un des meubles de la cuisine, laissant ses pieds pendre à quelques centimètres en les balançant légèrement.

"Donc si je comprends bien, le fait que tu aies découvert avoir un faible pour moi te donne des bonnes images de moi. Je ne veux pas passer pour l'ange des ténèbres, donc va falloir y remédier un peu."

Il lui fit un petit sourire comme pour lui montrer qu'il plaisantait. Il la regarda manger et lui dit.

"Pis, le p'tit déj te plait ?"

Callie lui tira la langue quand il lui dit qu'il aurait très bien pu le faire et commença à manger à grande bouché, en lui racontant son rêve et en restant quand même très discrète quand à la nourriture qu'elle avait en bouche. Elle souriait tout en mangeant alors que le vampire était assis sur le comptoir et lui parlait de tout et de rien. Elle l'écoutait à peine, concentré sur son assiette. Cependant, elle releva la tête quand il parla du fait qu'elle avait un faible pour lui.

" Hey ! Ne viens pas me faire la moral parce que je t'aime ! "

Elle rougit violemment.

" Euh... parce que j'ai un faible pour toi ! Je me suis tromper ! "

Il lui demanda alors comment était la nourriture et elle regarda son assiette, constatant qu'elle était déjà vide. Elle la lui montra avant de se lever et de nettoyer les ustensiles qu'elle avait utilisée.

" Pour un mort, tu n'as pas perdu la main ! "

Ca y est, elle l'aimait maintenant. Enfin, c'était ce qu'elle avait dit dans sa gaffe. Gaffe à laquelle elle s'était très vite rattrapée en disant qu'elle avait simplement un faible pour lui. Galen n'y faisait même plus attention, car après cinq cent ans de vie, ou de mort dépendamment du point de vue de chacun, il était blasé de ce genre de remarques. Même lorsqu'il était en couple avec Aria, certaines filles lui avait couru après, au grand désarroi de la jolie vampire. Ses grands yeux bruns lui manquaient atrocement, mais il ne le laissait pas paraître.

"Ca arrive, je ne t'en tiendrai pas rigueur."

Callie lui donna son appréciation sur le petit déjeuner. Elle trouvait qu'il n'avait pas perdu la main, pour un mort. Cette expression le fit quelque peu sourire et il descendit de son perchoir. Il regarda Callie et fut surpris de voir qu'elle avait déjà terminé son assiette. Déjà.

"Tu n'as même pas savouré ce que j'ai fait, tu l'as englouti en une minute chrono. Ca vaut le coup de passer du temps à le préparer..."

Callie fut quelque peu surprise qu'il ne la taquine pas à cause de son erreur. Pourtant, depuis le moment où il l'avait appris, il s'était amusé à en rire ou plutôt à la taquiner. Son erreur aurait été une bonne excuse pour lui de recommencer, mais il ne l'avait pas fait. Elle lui fit un petit sourire comme pour lui montrer qu'elle était reconnaissante qu'il ne lui tienne pas rigueur de son erreur. Cette petite attention de sa part la rendait heureuse.

" Ne t'inquiète pas, ça n'arriveras pas. De toute façon, ça te ferait trop plaisir de savoir que je pourrais un jour être amoureuse de toi ! Et puis, c'est seulement passager, je dois être en pleine ovulation. "

Elle lui fit la grimace et continua de nettoyer son assiette. Elle n'avait pas participé à la préparation du repas, elle pouvait au moins nettoyer les choses qu'elle avait utilisé. Justement, le vampire vient à ses côtés pour constater qu'elle avait complètement vidé son assiette sans prendre le temps de savourer rien de ce qu'il avait fait.

" Mais je ne t'avais obligée à rien, moi. C'est toi qui a voulu te donner, corps et âme, si je puis dire, pour me faire plaisir. Et puis, c'était tellement bon que je ne pouvais pas m'arrêter. "

Elle lui lança le torchon mouillé avec lequel elle venait de terminé de nettoyer son assiette. Bien entendu, le torchon était propre, elle n'était pas du genre à lancer des choses souillés sur les gens. Elle éclata de rire avant de reprendre son sérieux. Elle se racla la gorge et détacha ses long cheveux avant de mettre l'élastique autour de son poignet. Elle replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille et baissa la tête.

" Au fait, désolé pour hier soir. C'était peut-être un peu déplacé... le bisou sur la joue. "

Elle le regarda du coin de l'oeil.

"Désolé pour tes ovulations, mais nous les vampires ne pouvons pas procréer. C'est comme ça... En revanche, on adore essayer !"

Il fit un léger clin d'œil à Callie et reprit son sérieux.

"Que ça arrive ou pas, personnellement, tu resteras toujours la même Callie pour moi. Je ne changerais pas d'opinion pour autant."

Galen la regarda avec un sourcil levé alors qu'elle s'expliquait. Au moins elle avait trouvé ça bon. Et puis, elle était bien élevée, elle faisait sa vaisselle. Il allait peut-être devoir penser à l'engager en tant que bonne à tout faire.

Il réceptionna le torchon mouillé que lui avait lancé Callie et l'avait reposé sur le plan de travail. Il prit l'assiette des mains de Callie et la rangea dans l'armoire prévue pour ça.

Elle s'excusa alors pour le geste qu'elle avait fait hier soir. Hier soir, c'était plutôt il y a quatre ou cinq heures, tout au plus. Il l'écouta, et sembla comprendre lorsqu'elle parla du bisou sur la joue. Il se mit à rire et lui dit avec malice.

"Crois moi, j'ai connu bien pire !"

" Mais bien sur... la légendaire libido des vampires. J'avais presque oublié ce petit détail ! "

Galen lui dit alors que, peut-être la situation, elle resterait toujours la même petite Callie et, qu'elle le veuille ou non, cette remarque lui fit un petit pincement au coeur. Quand on commence à avoir un faible pour quelqu'un, c'est toujours triste de l'entendre dire que l'on restera toujours la même personne, surtout dans le cas de la tueuse qui avait quand même laisser un vampire veuf... Bref, vous voyez un peu comment elle se sent. Son regard se durcit un peu et elle dit, d'une voix un peu plus froide qu'elle ne l'aurait voulu.

" Ouais... je serais toujours la tueuse de femme... jamais rien d'autre... "

Elle prit le torchon qu'elle lança dans le lavabo avant de se tourner dos à lui alors qu'il lui disait qu'il avait déjà vu pire. En fait, elle était un peu blesser par ce qu'il venait de lui dire, mais elle était trop orgueilleuse pour le lui montrer. Elle souffla un peu avant de laisser sortir un léger " ok... " et partit en direction du salon avant de se laisser tomber sur le sofa, une mine boudeuse et triste, sur le visage, qu'elle essayait de cacher.

Il venait de prendre conscience que ce qu'il avait dit pouvait être perçu autrement. En fait, il lui avait dit qu'il était désolé pour ses ovulations, mais qu'il ne pouvait pas procréer. Sa dernière phrase "Mais on adore essayer" aurait pu avoir une autre connotation. Callie aurait pu croire qu'il voulait coucher avec elle, bien qu'il ne pourrait pas lui offrir un enfant. Mais heureusement, elle n'y avait pas pensé ! Car de toute façon, Galen n'avait pas du tout envie de coucher avec elle.

Callie lui dit qu'elle resterait la tueuse de sa femme. C'était de cette façon qu'elle avait pris sa phrase. Elle ne comprenait vraiment rien à la vie celle là. Ce devait être la fatigue. Il n'avait pas dit ça pour ça en plus. En disant qu'il ne changerait pas d'opinion sur elle, il avait voulu dire qu'en fait, il la regarderait toujours comme il la regardait actuellement, sans la juger.

"En fait, je voulais plutôt dire que je ne t'agacerais pas avec ça... Mais bon, pense ce que tu veux, je m'en fiche après tout..."

Il la regarda partir en direction du salon, comme si elle était fâchée. Il leva les yeux au ciel et partit en direction de la salle de bains. Il venait de se rendre compte qu'il avait encore un peu de sang coincé derrière les ongles.

Callie était dans le salon a broyer du noire. Pourquoi se sentait-elle autant touché par le fait qu'il pourrait toujours la voir comme la même personne ? C'était complètement égoïste de sa part de se centrer unique sur son nombril comme si elle était le centre du monde ! Elle se doutait bien que Galen se foutait de la réaction qu'elle avait eut car, de toute façon, il n'était pas un couple et ne le serait jamais. Quel genre de tueuse serait-elle si elle formait un couple avec un vampire alors qu'elle devrait plutôt essayer de lui torturer le coeur à coup de pieu ? Non, elle serait une bien piètre tueuse, surtout que le vampire pourrait se retourner à tout moment contre elle afin de mordre dans son cou tendre. Elle soupira fortement et se leva, bien décidé à aller lui faire ses excuses. Elle marcha, la tête basse, en direction de la cuisine.

" Galen... je suis... Galen ? "

Elle leva la tête pour voir qu'elle parlait toute seule. Elle ne prit pas panique, sachant qu'il ne pouvait pas avoir quitter l'appartement et passa la tête dans toute les pièces afin de le retrouver. Quand elle regarda dans la salle de bain, elle le remarqua en pleine séance de... manucure ?

" Tu te fais les ongles maintenant ? C'est quoi ton vernis préféré ? "

Elle lui fit un petit sourire timide.

" Je suis vraiment désolé pour ma réaction immature... "

Galen tourna la tête, et vit que Callie était là. Elle semblait l'avoir cherché et lui demandait maintenant s'il se faisait les ongles, et lança un sarcasme en lui demandant quel était son vernis favori. Il la regarda droit dans les yeux, la lime à ongles dans les mains, et lui dit.

"Très drôle, mais si tu veux savoir... Le sang humain donne une très belle couleur. Mais il tâche énormément, la preuve j'ai du mal à l'enlever."

Elle lui présenta alors ses excuses pour sa réaction immature et il lui répondit.

"Tu sais, tu n'as que... Quel âge au fait ? Enfin bref, tu es encore un bébé par rapport au vieillard que je suis. Je ne dois pas m'attendre à ce que tu comprennes la vie comme je la comprends après ces siècles..."

Il lui fit un petit clin d'œil comme pour lui faire comprendre qu'il ne disait pas ça en mal, et retourna son attention à ses ongles. Il entrait la pointe de la lime dans l'ongle afin de le récurer.

"Raaah ça part pas..."

Callie regardait Galen qui essayait vainement d'enlever les tâches de sang qui restait sous ses ongles. Elle avait un petit sourire moqueur sur les lèvres, mais rien de bien méchant. Elle s'approcha et vint à ses côtés, regardant le sang sécher sous ses ongles.

" Ah ben dis donc... elle doit avoir souffert pour que tu es du sang jusque là ! Combien ? 30 ou 36 ans ? A positif ou AB négatif ? "

Mais comment pouvait-elle rire de quelque chose d'aussi grave ? Vraiment, on pouvait dire qu'en compagnie de Galen, Callie était une toute autre fille que la tueuse qu'elle devrait être. Elle était plutôt... la douce et fragile fleur qui s'éprend du gros méchant bourdon qui veut voler tout son nectar !

Galen lui demanda alors qu'elle âge elle avait. Elle baissa la tête, un peu, rougissant en se disant qu'elle était, non seulement très très jeune comparativement à lui, mais aussi que son jeune âge allait expliquer la médiocrité avec laquelle elle se battait contre lui.

" J'ai... euh... J'ai 18 ans. "

Galen entrait la pointe de la lime sous ses ongles avec une profondeur qui lui donnait des frissons. Elle lui arracha la lime des mains et la déposa sur le comptoir avant de prendre les mains de Galen dans les siennes.

" Laisse moi voir ! "

Elle commença à examiner les ongles et un éclair de génie la traversa. Un truc de sa grand-maman. Elle lui fit un sourire resplendissant, plongeant son regard de noisette dans l'océan des yeux du vampire.

" Je sais quoi faire ! Nonna était femme du vieux mafioso et elle avait plein de truc pour enlever le sang, même sécher ! Attend moi ici ! "

Callie se précipita dans la cuisine avant de prendre un glaçon qu'elle tailla en pointe assez fine pour entrer sous l'ongle et revint dans la salle de bain. Elle lui tendit le glaçon.

" Met le sous ton ongle, il va aspirer le sang. Tu ne devrais même pas sentir la différence... de température, évidemment ! En parlant de température... tu as les mains très froides, si tu vois de quoi je parle ! "

Elle lui fit un petite grimace.

"Il s'agissait d'un homme dans la vingtaine, et j'ai ma préférence pour le B négatif. Cependant, je ne refuse jamais du sang, quel qu'il soit. Et le tien me semble vraiment exquis. Cependant, je n'y toucherai pas. Tu as raison en disant que je ne te tuerai pas."

Callie lui confia qu'elle avait dix-huit ans. En effet, elle était vraiment très jeune. A cet âge, on n'a pas encore connaissance de la vie, ou du moins en général. Il lui fit un sourire en lui disant un "d'accord" et reporta l'attention sur ses doigts.

La jeune tueuse lui prit la lime des mains et lui expliqua qu'elle savait comment faire. Il fallait toujours écouter une femme lorsqu'elle disait savoir comment faire. Elle lui demanda de l'attendre là et partit en direction de la cuisine. Galen s'assit sur le meuble de salle de bains et attendit patiemment. De toute façon, contrairement à elle, il avait toute la vie devant lui.

Elle revînt quelques instants plus tard avec un glaçon dans les mains, glaçon qui lui servirait, d'après ce qu'elle disait, à faire ressortir le sang coincé sous l'ongle. Il sourit à sa petite remarque. En effet les vampires avaient la peau très froide. Il la remercia et prit le glaçon. Comme par enchantement, ça fonctionnait.

"J'adore les remèdes de grand-mère, ça marche à tous les coups."

" Je savais bien que tu ne pourrais pas me tuer, mais je me demande toujours pourquoi tu ne le feras pas. J'aurais beau te questionné, tu resteras sans réponses, pas vrai ? J'aimerais seulement, pour une fois dans ma courte vie, que tu réponde enfin à l'une de mes questions. "

Callie regardait Galen faire avec un petit sourire. Elle l'aurait bien fait elle même, juste pour le plaisir d'avoir les mains de Galen dans les siennes, pourquoi avait-elle cette idée en tête, d'ailleurs ?, mais elle s'était dit que la chaleur de ses mains aurait fait fondre le glaçon plus rapidement alors que les mains froides du vampire ferait tenir le glaçon encore plus longtemps que s'il se trouvait en Antarctique. Lorsqu'il eut terminé, Galen lui dit qu'il aimait les recettes de grand-mère et Callie eut un léger sourire.

" Ma nonna était une des femmes les plus aimés, là d'où je venais. Tout le monde venait lui demander conseil et elle avait presque réponse à tout. Tout le monde la respectait, presque comme si elle était une sorcière, avec tout les filtres qu'elle faisait. Elle était une excellente pâtissière et elle faisait les meilleures Krumiri de tout l'Italie, j'en suis certaine. Si seulement elle n'avait pas fait un ACV..."

Le regard de Callie se remplit de tristesse et elle tourna la tête pour ne pas que Galen voit ses larmes qui coulaient. Sa grand-mère avait été une des femmes qu'elle avait le plus respecté dans sa vie et la perdre ainsi... c'était douloureux. Elle lui tourna le dos, se passant la main sur le visage.

"Oui... Non... Oui... Parfois... Quand j'ai le temps... 1,77245385... Ca te va ? Et tu as raison Callie, je ne te dirai pas pourquoi je ne te tuerais pas."

Callie lui parlait de sa nonna, et il l'écouta avec attention. Il était plus ou moins poli lorsqu'il le souhaitait, et puis elle semblait éprouver tant de plaisir que l'envoyer balader aurait été déplacé. Elle parlait du côté un peu sorcier de sa grand-mère, et il eut un petit sourire à cette évocation.

"J'ai côtoyé une sorcière il y a deux siècles. Une vieille dame afro-américaine qui se disait capable de pouvoir exorciser n'importe quoi. Elle est morte le jour où elle m'a pris pour un abruti."

Galen regarda Callie qui se retournait pour ne pas montrer sa tristesse. Sa grand-mère avait subi un ACV, et elle ne s'en était pas remise apparemment. Après, Callie était encore jeune, et donc la mort de sa grand-mère était forcément récente, du moins pour un vampire. Galen la força à se retourner et lui dit.

"Lorsque j'ai été humain, mon frère est mort de la peste. Je ne m'en suis remis que très tard, alors que j'étais déjà un vampire. La perte d'un membre de notre famille est toujours douloureuse, surtout lorsqu'elle est si proche de nous..."

Galen pensa aussitôt à Aria, mais ne laissa pas paraître son malaise.

Callie lui lança un petit regard froid quand il lui dit n'importe quoi. Vraiment, il pouvait être l'être le plus épouvantable sur Terre quand il décidait vraiment de s'y mettre. Elle soupira, exactement au même moment qu'il lui disait qu'elle avait raison et qu'il ne lui dirait pas pourquoi il ne l'aimait pas. Elle posa sa mine triste sur lui, mais elle lui sourit de nouveau.

" C'est parce que tu m'aimes plus que tu ne veux le montrer ! Tu sais, je ne suis pas la pire personne qui peut tenir compagnie et, juste pour ton plaisir, je vais passer la journée ici, avec toi, que tu le veuille ou non. De toute façon, tu n'oserais pas me mettre dehors, non ? "

Elle lui fit un tête de chien battu, tout à fait adorable avant d'éclater de rire, ses yeux chocolats éclatant de joie. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas passer un aussi bon moment et elle devait donner tout le crédit à ce vampire dont elle s'était épris malgré toute les choses qu'elle pourrait dire contre lui.

Callie avait tenter de cacher sa tristesse, mais Galen l'avait forcé à se retourner dans sa direction. La jeune fille avait férocement combattue, elle ne voulait pas qu'il voit les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle qui, pourtant, riait au éclat quelque minute plus tôt, la voilà maintenant qui pleurait à chaude larmes. Il lui raconta ensuite une histoire de sa longue vie, lorsque son frère était mort de la peste et qu'il ne s'en était pas remis avant d'être transformé en vampire. Cependant, la petite chose qu'il rajouta lui fit l'effet d'une claque en plein visage et son étonnement devait se voir dans son expression. Il venait de lui dire que la perte d'une personne était toujours dure, surtout lorsqu'elle était près de nous. Ses yeux se remplirent de larmes à nouveau et laissa sortit un énorme sanglot. Elle se défit de son emprise avec force, presque violence, et planta son regard dans le sien.

" Merci de tourner le couteau dans la plaie, merci de me rappeler que je te fais vivre un deuil à tout les jours depuis la mort de ta femme ! "

La jeune tueuse se retourna rapidement et claqua la porte de la salle de bain derrière elle. Elle marchait la tête baissé, la vue brouillé par les larmes qui coulaient. Elle se retrouva dans la chambre du vampire et se laissa tomber dans le lit et laissa libre cours à sa tristesse.

"Te mettre à la porte ? Non, bien sûr. Mais au risque de te décevoir, je dors le jour moi... Les vampires vivent la nuit au cas où tu ne l'aurais pas encore remarqué."

Galen lui fit un petit clin d'oeil. Il ne voulait pas qu'elle se fasse de fausses idées. Elle était peut-être amoureuse de lui, au fond d'elle, mais ce n'était pas son cas à lui. Il l'appréciait, mais ça s'arrêtait là. Et puis c'était vrai, il devait dormir le jour s'il voulait être en forme pour chasser le soir suivant.

Elle l'écouta attentivement alors qu'il lui racontait son anecdote à propos de son frère, mais ne montra aucun signe de pitié pour lui. Ou alors elle s'apprêtait à lui répondre quelque chose, mais un autre événement l'en avait empêché, car elle venait de le remercier d'avoir remué le couteau dans la plaie. Elle avait compris qu'il avait fait référence à sa femme en disant que la perte d'un membre de notre famille était toujours douloureuse, surtout lorsqu'elle était si proche de nous.

Elle partit à pleurer et s'en alla en direction de sa chambre. Il leva les yeux au ciel comme pour dire "qu'est-ce que j'ai dit encore..." et la regarda partir. Il resta appuyé contre le meuble de salle de bains, se regardant dans le miroir, et au bout de quelques instants, dit.

"Raaah et puis merde !"

Il se dirigea vers la chambre à coucher lentement, au cas où Callie aurait ouvert les rideaux pour l'empêcher d'entrer, et la vit en train de pleurnicher sur le lit. Il s'assit sur le lit et la regarda, sans toutefois rien dire.

Callie était couchée dans le lit de Galen et continuait de pleurer. Elle se demandait même pourquoi elle était resté ici, chez lui, alors qu'elle aurait très bien pu quitter les lieux et couper tout les liens qui les unissait tout les deux. Elle avait le coeur brisé, mais elle n'irait pas jusqu'à se l'avouer. Non, elle voulait l'oublier, elle allait tout faire pour l'oublier. Elle allait se trouver un gentil petit humain qui ne lui ferait pas de mal en lui rappelant des choses qu'elle aimerait mieux oublié et elle ne le torturerait pas à chaque fois qu'il déposerait son regard sur elle.

Alors qu'elle se calmait un peu, elle essuya les larmes qui coulaient encore. Sa respiration se faisait plus douce, moins rapide et elle sentit un creux qui se faisait derrière elle, comme lorsque quelqu'un s'assoit de l'autre côté du lit. Elle se mit sur le dos, puisqu'elle s'était mise dos à la porte, et pu y trouver un Galen qui l'observait en silence. Malgré les larmes qui coulaient, elle lui fit un petit sourire.

" Je suis juste une fragile humaine... une fragile et stupide humaine... "

Callie ne put s'empêcher de laisser tomber sa tête sur le côté, éloignant son regard de Galen, comme si elle voulait lui épargner une douleur vive et brûlante.

" Pourquoi tu reste près de moi si je te fais tant de mal ? "

Elle se retourna assez vite sur lui, ayant certainement ressenti sa présence. A vrai dire, un coup de froid, ça se ressent. Même si un vampire est discret, il dégage une certaine fraîcheur. Mais bon, ce n'était pas si vrai que ça ce que racontaient les humains au sujet des vampires. Ils n'étaient pas si froids que ça. Du moins, Galen n'en avait pas l'impression, mais c'était certainement parce qu'il en était un lui même.

Callie lui dit qu'elle n'était qu'une fragile humaine, avec un petit sourire sur le visage. Donc ceci n'était qu'une comédie pour l'attirer jusqu'à elle ? Peut-être qu'elle pensait qu'il coucherait avec si elle lui faisait les yeux doux en étant allongée sur son lit. Désolé ma grande, mais ce genre de choses ne fonctionne pas. Les humains n'ont pas de pouvoir hypnotique.

"Stupide, non. Mais fragile, je te l'accorde. Pour une tueuse, c'est plutôt un paradoxe. On croirait presque que ton devoir de tueuse est une malédiction, tellement tu ne dégages aucune méchanceté."

Callie lui demanda alors pourquoi il restait avec elle si elle lui faisait tant de mal. Il vînt se placer face à elle et lui répondit.

"Tu ne me fais pas mal, Callie. Je t'ai déjà dit que j'avais compris ton geste. C'était de la simple autodéfense. J'aurais agi de la même manière que toi."