Retour sur les lieux du désastre [P.V. Eve]

Téchniquement, Felix n'a jamais connu Los Angeles. Sauf que voilà, depuis quelques temps, il avait été possédé par une créature démoniaque apellée Zélos. Et ce monstre, lui, connaissait bien mieux la ville. Ayant (malheuresement) accés à ses souvenirs, le jeune homme n'eut pas trop de mal à se repérer ni à trouver sa destination: sa maison. Celle que ses parents avaient acheté à Los Angeles. Une maison qu'il n'avait jamais visité lui-même. C'était sensé être une surprise pour lui, et il avait accepté de jouer le jeu.

Une fois arrivé sur place, il vit une belle maison moderne avec de nombreuses vitres et surtout encore entourée de barrières placées par la police. Ils devaient encore mener leur enquête... Ou bien peut-être avaient-ils somplement oublier de revenir pour enlever leur bazar. Felix en savait assez sur L.A. pour deviner l'activité criminelle qui y régnait. Le visage inexpressif, il traversa les limites placées et entra. La porte était fermée à clé, mais avec sa force, il n'eut aucun mal à ouvrir. Il eut un flash back.

Un soir, Zélos venait de rentrer à la maison, il était tard. Son père arriva et décida de lui passer un savon ce qui, Felix le savait, ne plairait pas au démon.

L'adolescent se força à ne pas se rapeller de la suite. Il continua sa viste et arriva dans le salon. Il alla se poster devant le canapé qu'il observa d'un air lugubre. Soudain, il entendit quelqu'un ou quelque chose pousser la porte d'entrée, puis des bruits de pas, des talons, peut-être. Mais cela ne lui fit ni chaud ni froid car la suite de son flash back arriva en force.

Ève avait un peu de retard sur Félix, car elle s'était évanouie après qu'il l'eut projetée contre le mur. Quand elle s'était réveillée, elle s'était empressée de se diriger vers la maison des parents de Félix, se doutant bien que c'est là qu'il irait, et se doutant également des problèmes que cela pourrait engendrer. Si les voisins le voyaient là, ils auraient tôt fait d'appeler la police, qui essaierait de l'emprisonner. Félix risquait de tuer bien des pauvres gens si cette situation se produisait, et les Associés en auraient sûrement vent.

La jeune femme se dirigea vers l'entrée de la maison. Quand elle arriva dans la pièce où se trouvait Félix, Ève avait toujours une traînée de sang sous le nez, des vêtements légèrement déchirés et les cheveux ébouriffés. Elle n'avait pas pris la peine de se remettre en bonne condition, car le temps lui était probablement compté. Elle regarda le jeune homme alors qu'elle se tenait sur le cadre de la porte pour ne pas perdre l'équilibre à cause des vertiges que sa chute lui avaient occasionnés.

''Félix... Je suis désolée.'', s'excusa-t-elle, consciente de la douleur que le pauvre adolescent devait ressentir à cet endroit, en ce moment.

Zélos en avait vraiment marre maintenant. Cela faisait trop longtemps qu'il devait supporter ces deux humains. Son père continuait à lui crier dessus, lui ne fit que lui rendre un regard glacial. La mère Cahill finit par montrer le bout de son nez, inquiète , elle demanda si tout allait bien. Chose stupide car Zélos était en train d'éxercer son pouvoir d'illusioniste sur le chef de famille. Lorsque celui-ci entendit sa femme, il se retourna et eut l'air effrayé comme si la mort se trouvait en face de lui, mais furieux en même temps. C'était sûrement normal vu les images censurables que lui montrait le démon. Par "enchantement", le couteau de cuisine le plus affûté de la maison vint se poser dans la main de l'homme envouté. Celui-ci s'avança vers sa femme, le regard des plus inquiétant. Zélos lui souriait, il était aux anges.

- Moi aussi, je suis désolé...

S'il parlait du fait qu'il avait faillit écraser Eve ou bien du fait qu'il avait forcé son père à tuer sa mère, c'était difficile à discerner. En tout cas, une chose était sûre: il avait vraiment l'air navré.

Madame Cahill avait plein d'égratignures et d'autres coupures sur les bras, les mains et le buste, elle courait tout en essayant de respirer, elle était tellement paniquée qu'elle n'arrivait pas à crier. Elle arriva dans la cuisine et trébucha sur le carrelage. A peine eut elle le temps de se relever que son mari était là, il la pris par la gorge et, tout en serrant, la poussa jusqu'à l'évier. De sa main libre, il leva le couteau, puis le baissa, puis le releva, puis le rabaissa, encore et encore... Zélos riait aux éclats dans le couloirs.

Dans le salon, Felix ne contrôlait plus rien, ses yeux commençèrent à se remplir de larmes, il tremblait de tout son corps, sa télékinésie devenait folle: tout tremblait, les lumières s'allumèrent et s'éteignirent sans explication physique. De quoi allarmer le quartier, certes, mais cela n'était pas le problème actuel du jeune homme. Il regardait devait lui, c'était comme si il y avait un écran de cinéma qui lui montrait le flash back. Sa télékinésie n'était pas le seul aspect de son pouvoir à avoir perdu le contrôle, Felix créait en ce moment même des illusions qu'il glissait sans le vouloir dans l'esprit de Eve. Ainsi, la jeune femme pouvait, comme lui voir la scène passée. Comme au cinéma.

Une fois sa mère découpée en morceau, Zélos stoppa l'illusion qu'il faisait subir à son père. Ainsi, l'époux aimant put constater ce qu'il venait de faire, là il y eut des cris. Puis Zélos usa de nouveau de son pouvoir. Pour lui montrer encore et encore ce meurtre horrible. Au bout d'un moment, une fois que les larmes venaient à lui manquer, l'homme se releva et se dirigea vers le salon, il s'assit sur le canapé et s'empara de la paire de ciseaux qui reposait sur la table basse. Elle était là parce que cette nuit, le couple s'occupait de remplir leur nouvel album photos. Il y en avait une sur laquelle les trois Cahill posaient, souriants et rieurs à l'aéroport de New York, c'était avant de venir à Los Angeles. Monsieur Cahill, le regard vide, souleva la paire de ciseaux et se porta un très grand coup dans la gorge. Une fois les gazouillis du mourant terminés, Zélos décida d'aller se coucher, jugeant avoir passé une très bonne soirée.

Felix n'était pas plus calme, mais les tremblements céssèrent et la lumière s'éteignit pour de bon cette fois.

Ève commença à voir le flash back de Félix alors qu'elle sentait tout autour d'elle se mettre à trembler. Elle regarda avec horreur monsieur Cahill tuer sa femme, puis se donner la mort... Zélos les observant non loin de là. Ève n'était pas présente dans cette scène, elle ignorait de quelle manière horrible le démon avait mis fin à la vie des parents de son hôte. Les corps meurtris ne l'avaient pas dérangée, mais cette scène horripilante la fit réagir tout autrement. Elle resta figée sur place, les yeux emplis de larme et le coeur serré. Comment avait-elle pu laisser de telles choses arriver? Et encore là, ce n'était rien comparativement à tout ce que Wolfram et Hart lui avaient fait faire dans les dernières années... Ève n'était pas fondamentalement méchante, elle faisait cela plus par instinct de survie qu'autre chose. Elle appréciait certaines missions, certes, mais jamais elle n'aurait permis qu'on mette fin à des vies d'une manière aussi inéthique.

Une fois l'illusion disparue, la jeune femme regarda Félix, qui avait les yeux pleins de larmes. Les lumières s'éteignirent et la noirceur envahi la maison. Malgré tout, Ève réussit à s'approcher de l'adolescent en prenant appui sur les meubles... Elle n'allait pas très bien, mais leurs vies étaient toutes deux en danger tant qu'ils restaient ici, à découvert.

Le souffle coupé par les horreurs qu'elle avait vues, elle s'approcha de Félix et posa doucement une main sur son épaule, ignorant quoi faire d'autre.

''Je ne savais pas...'', souffla-t-elle, le regard levé sur son protégé.

Il n'était plus question de refuser ce qui s'était passé. Felix acceptait les souvenirs de Zélos comme étant vrais. Il savait donc que Eve travaillait pour une firme démoniaque et faisait des choses pas très catholiques. Mais il ne put s'empêcher de la croire lorsqu'elle dit qu'elle était désolé, le ton qu'elle avait employé peut-être, ou bien ses larmes. Felix avait beau être épuisé, il n'avait pas le souvenir de l'avoir vu pleuré une fois. Alors il la cru. Sans geste brusque, il leva une main et la posa sur celle de la jeune femme, celle qu'elle avait mis sur son épaule. Il la posa sur la sienne, rien d'autre, il avait peur de sa force et ne voulait pas la blesser. Mais le jeune homme avait l'immense besoin de sentir de la chaleur humaine, mais il devrait se contenter de ça.

Soudain, le son des sirènes de police se fit entendre. Evidemment, les voisins les avaient appellés. Seulement Felix n'était pas en état de s'enfuir, il était encore sous le choc, ses jambes le trahiraient. Et en regardant Eve, il constata vite que courir n'était pas non plus dans ses cordes sur le moment. Il avait beau être jeune et fatigué, il avait en lui les souvenirs d'un démon bien plus expérimenté que lui, et en plus, il avait toujours adoré les films d'actions. Si la fuite n'était pas possible, il fallait se cacher.

- Viens. souffla-t-il à Eve.

Trop de vitres dans cette maison, pas facile de trouver une cachette. Mais il eut très vite un autre plan, un plan qui ne luis plaisait pas du tout, mais c'était le seul moyen. Il se dirigea instinctivement vers la pièce dans laquelle il se sentait le plus en sécurité: sa chambre. Une fois qu'ils y arrivèrent, il referma la porte et expliqua brièvement et discrètement (on ne sait jamais) son plan.

- On ne fait pas de bruit, on fait comme si on n'était pas là. Si quelqu'un entre dans cette pièce, on ne dis rien, on ne bouge pas. D'accord ? Quand ils ne trouveront personne, ils s'en iront.

Ève sentit la main du jeune homme se poser sur la sienne délicatement et elle comprit bien vite que malgré les souvenirs atroces qu'il avait d'elle, il la croyait quand elle disait être désolée. Elle devrait travailler très fort pour regagner sa confiance, mais ce n'était pas le moment. Les sirènes de police se rapprochaient de plus en plus de la maison, mais ils n'étaient pas en état de s'enfuir. L'adolescent l'emmena donc dans sa chambre, fermant la porte et lui expliquant qu'ils allaient faire comme s'ils n'étaient pas là...

''Je doute que ça fonctionne.'', lui murmura Ève, un peu inquiète de la tournure des événements.

Ils entendirent les voitures s'arrêter et ils restèrent là, figés au milieu de la chambre, écoutant les policiers qui entraient bruyamment dans la maison. Ils fouillèrent toutes les pièces... Et bientôt, la jeune femme entendit des pas se rapprocher d'eux. Instinctivement, elle alla se placer derrière la porte, laissant le jeune homme là où il était. Quand deux policiers firent irruption dans la chambre, elle se posta rapidement devant eux, posant ses mains sur leur poitrine, et ils tombèrent sur le sol aussitôt. Malheureusement, ils n'étaient pas seuls et trois autres policiers arrivèrent à leur rescousse.

*Eèèèèèèèèèèèèève !*

Dommage, le plan de Felix n'était pas trop mal, il fallait qu'elle s'y mette. Elle le croyait vraiment incapable ou quoi ? Il s'était battu pendant des mois contre l'esprit de Zélos, il avait même réussi à le chasser, bon, il avait certes, eut droit à quelques coups de pouce, mais sa volonté avait fait le reste. Mais là où il voulait en venir avec son plan, c'était qu'il avait accumulé autant d'expérience que Zélos dans le contrôle de ses pouvoirs, la seule différence avec le démon, c'était qu'il ressentait les choses différement, donc les émotions humaines rendaient ses pouvoirs plus sensibles, mais surtout, c'était l'habitude. L'habitude de ressentir le pouvoir, chose qu'un humain n'a pas, enfin pas de manière naturelle et instinctive. Heureusement, il devait encore être capable de contrôler la situation.

Quand les trois autres policiers débarquèrent, le jeune homme s'empressa de faire signe à Eve pour l'arrêter. Il ne pouvait pas la toucher, sinon il la blesserait, ça compliquait un peu les choses. Le jeune homme se concentra sur les trois agents, ses yeux s'illuminèrent et la couleur azurée propre aux pouvoirs de Zélos se fit dominante.

- Ce n'est qu'un chat. Rien à signaler dans cette pièce !

Puis ils s'en allèrent, Felix se baissa et attrappa les deux policiers inconscients pour les traîner hors du champ de vision qu'offrait la porte ouverte. Puis il se cacha à son tour et fit signe à Eve d'en faire autant avant de désactiver son pouvoir, ses yeux reprirent leur couleur naturelle. Il reprit sa respiration, il n'était en effet pas du tout habitué à ces facultés. C'était comme conduire une voiture de course, techniquement, on sait comment faire, mais on ne s'y fait pas.

- Combien de temps vont-ils dormir ? demanda-t-il en chuchotant.

Ève s'empressa de se mettre hors du champs de vision de l'adolescent alors qu'il activait son pouvoir pour faire croire aux trois policiers qu'il n'y avait qu'un chat devant eux, alors que le fruit de leurs recherches était pourtant là. Les trois hommes repartirent sans attendre et la jeune femme regarda son protégé avec un air étonné. Elle ignorait qu'il apprendrait à contrôler ses pouvoirs aussi facilement. Félix empoigna ensuite les deux policiers et les enferma dans le garde-robe, pour ensuite s'y cacher aussi en attirant Ève avec lui. La jeune femme se retrouva donc tout près de l'adolescent, avec les deux policiers endormis à ses pieds. Quand l'adolescent lui demanda combien de temps les agents dormiraient, elle le leva les yeux vers lui.

''Ce ne sont que des humains, ils en ont pour quelques heures...'', lui apprit-elle. Bien qu'ils s'en étaient sortis assez facilement, la jeune femme ne souriait pas. Elle était bien trop abasourdie par les exploits de Félix.

''Tu commences à mieux contrôler tes pouvoirs.'', lui fit-elle remarquer, admirative. Elle préféra cependant garder les quelques centimètres de distance qui les séparaient -un espace vraiment trop restreint à son goût- au cas où l'envie lui prendrait de réduire son bras en miettes... Ève essayait de ne pas le montrer, mais elle était quelque peu effrayée par Félix.

Des heures ? C'était amplement suffisant... enfin, normalement, il ne savait pas combien de temps les policiers allaient rester. Le moins possible, il espérait car, la maison ayant été abandonnée depuis plusieurs mois, la poussière avait prit possession des lieux et le rhume des foins les guettait surement. Eve se montra impressionée par son self contrôle, mais cela ne réjouit pas véritablement le jeune homme. D'abord parce qu'il détestait ces pouvoirs, surtout celui-là, ensuite parce que ce n'était pas tout à fait vrai. Il aurait une vraie maîtrise de cette capacité, ils en auraient déjà profité pour s'éclipser.

- Bizarrement, c'est ce pouvoir que je maîtrise le mieux. Comment oublier...

Les images revînrent, mais là n'était pas le moment, aussi, il les chassa en les remplaçant par d'autres pensées.

- Tu devrais t'éloigner, c'est ma force que je contrôle le moins, si j'éternue, je pourrai te faire mal. Assied-toi sur eux s'il faut. ajouta-t-il en désignant les deux endormis.

Ève jeta alors un regard dégoûté vers les deux hommes endormis et se tourna vers Félix avec un drôle d'air.

''J'ai plus confiance en ton contrôle qu'en leur instinct de mâle...'', répliqua-t-elle, essayant de détendre l'atmosphère. Il n'était pas question qu'elle s'approche de ces deux hommes qu'elle ne connaissait pas... Elle n'était pas du tout dans ce genre d'esprit présentement.. Elle avait plutôt envie de.. dormir?!

La jeune femme posa une main sur sa propre tête, qui recommençait à être drôlement douloureuse. Elle avait également des vertiges et elle dû mettre une main sur le mur pour éviter de tomber de tout son long sur les deux agents de la paix... Du sang recommençait doucement à couler de son nez. Elle soupira d'épuisement et sortit un mouchoir de sa poche pour le mettre sous son nez.

*Il ne manquait plus que ça... Pourquoi les Associés ne m'ont-ils pas donné une super-résistance en plus de mon pouvoir apaisant? Ça aurait été drôlement pratique...*

- Oh je... je n'avais pas pensé à ça...

Heureusement qu'il faisait noir ici, car sinon on pourrait voir le jeune homme en train de rougir de honte, quoiqu'on pouvait très bien le deviner au son de sa voix. Il essaya de cacher son malaise en se penchant un peu pour essayer d'écouter les agents de l'ordre. Il arrivait à distinguer des voix, mais il ne pouvait comprendre ce qu'elles disaient. Obligé de se rendre à l'évidence: il fallait attendre encore un peu, il se rassit. C'est alors qu'il vit Eve porter un mouchoir à so nez. De toutes évidences, elle n'allait pas bien. Felix se mordit la lèvre, il s'en voulait énormément. Comble de son malheur, Zélos n'avait pas le pouvoir de guérir les gens. En même temps, ce pouvoir ne l'aurait pas arrangé dans ses affaires.
Inquiet, il demanda des nouvelles avec une voix timide et peu fière.

- Tu peux tenir encore un peu ?

D'abord, il s'inquiétait vraiment de ce qu'il lui avait fait, et ensuite, il ne savait pas comment le pouvoir de la demoiselle fonctionait. Peut-être que si elle perdait conscience, les deux agents allaient...
*oh oh...*
Le jeune homme venait de réaliser quelque chose, et il fallait agir le plus vite possible.

- Eve, tu peux les réveiller ? Il faut absolument qu'ils se réveillent maintenant !

Ève ne se sentait vraiment pas bien. D'ailleurs, elle ignorait complètement si les agents allaient se réveiller dans le cas de figure où elle perdrait connaissance. Elle n'avait jamais fait face à une telle situation jusqu'à maintenant. Elle entendit vaguement Félix lui demander si elle serait capable de tenir. Quelle question! Une employée de Wolfram et Hart ne se laisse pas aller de cette façon! Bien sûr qu'elle allait tenir!

''Oui oui, je vais très bien.'', mentit-elle, guidée par son orgueil. Quand on travaille avec des démons surpuissants année après année, on finit par développer la tendance à ne pas révéler nos faiblesses! Comme pour démentir ses propres paroles, elle tituba légèrement et décida de s'asseoir dans le fond du garde-robe, incapable de se maintenir droite dans l'état de faiblesse où elle se trouvait.

Puis, Félix commença à paniquer et lui demanda de réveiller les hommes. Il fallut un moment à Ève pour comprendre pourquoi, mais elle finit par répondre, presqu'aussi inquiète que son protégé:

''Je ne peux pas... Mon pouvoir ne fonctionne que dans un sens... Peut-être que si tu leur donne des claques au visage ils vont se réveiller, j'en sais rien...''

Felix s'inquiétait de plus en plus, Eve n'allait pas bien, ça c'était une chose certaine. Il avait oublié que c'était aussi une sacrée tête de mule. Mais sa panique atteignit des sommets quand elle lui annonça qu'elle ne pouvait pas les réveiller. Elle lança une idée qui faillit faire rire le garçon.

- Bien sûr, dans mon état je pourrais très bien leur arracher la tête !

Oups, il avait légèrement haussé le ton. Il s'en rendit compte trop tard. Dans la maison, le silence régnait... très mauvais signe. Il était temps d'appliquer le plan B tout en l'imaginant. D'abord, il se tourna vers Eve et lui dit tout bas:

- Ne bouge pas.

Comme si elle était en état de faire la course.
Puis il sortit le plus silencieusement possible du placard pour ensuite être attentif au moindre son, c'était discret, mais on pouvait entendre des bruits de pas. Ils devaient fouiller à nouveau l'habitation. Le jeune homme prit les deux agents inconscients par leurs vêtements et les souleva avec une facilité qui, dans d'autres circonstances, le troubleraient énormément. Il les allongea ensuite sur son lit et les plaça de la façon la plus naturelle possible, pour faire croire qu'ils dormaient paisiblement. Ensuite il retourna dans leur cachette et ferma la porte. Et ce fut seulement à ce moment là que ce qu'il avait redouté plutôt arriva, les radios des agents s'activèrent. On pouvait entendre leurs collègues leur demander où ils étaient. Felix avait vraiment de la chance sur ce coup là.

Quand les autres agents arrivèrent, ils les virent et se rendirent vite compte qu'ils dormaient tout simplement. Au début, ils se demandaient s'ils n'avait pas été assomés. Mais Felix créa une nouvelle illusion: il plaça bien en évidence un sachet de coce sur sa table de nuit. Bien sûr, les autres n'en croyaient pas leurs yeux, ce n'était pas vraiment crédible, deux agents en pleine mission qui décident de prendre une dose suffisante pour tomber dans les pommes. Mais il n'y avait pas d'autres explication, surtout qu'ils ont tout de même fouillé le reste de la pièce et même ouvert le placard où les deux recherchés étaient dissimulés par une autre illusion. Au bout d'un moment, il finirent par s'en aller, prenant leurs hommes avec eux. Felix put alors baisser sa garde. Son pouvoir d'illusion demandait une très forte volonté et il n'était pas du tout habitué à ça. Néanomoins, il était très satisfait du dénouement. Il se laissa aller contre le mur, à coté de Eve et tourna la tête pour voir comment elle allait.

Ève avait bien cru qu'ils en avaient fini de leur liberté quand elle entendit les radios des agents s'activer juste après que Félix les aie allongé sur le lit. Heureusement, son protégé réussit à projeter une illusion suffisamment convaincante pour que les autres policiers prennent leurs collègues et quittent la maison. La jeune femme avait sursauté en entendant les portes du placard s'ouvrir, mais les policiers avaient beau regarder directement où elle se trouvait, ils n'avaient rien vu.

Une fois la maison à nouveau silencieuse, Félix vint s'asseoir à côté d'elle. Le mal de tête d'Ève ne s'était pas du tout amélioré, bien au contraire. Le stress n'avait fait qu'augmenter son malaise. Elle tenait toujours le mouchoir ensanglanté sous son nez et restait affaissé sur le mur. Voyant que le jeune homme la regardait, elle se força à plonger son regard dans le sien pour avoir l'air convaincante.

''Très bien joué. On va pouvoir s'en aller bientôt...''

Elle sentit son malaise s'aggraver subitement et elle passa à deux doigts de tomber sur Félix.

Le jeune homme sentit qu'Eve allait tomber. Aussi ayant peur de lui faire mal, il se contenta de rester solide et de l'empêcher de tomber juste en la soutenant avec son corps.

- Toi, tu vas aller nul part, pas dans cet état.

Sans lui demander son avis, mais aussi galamment qu'il le pouvait tout en étant prudent, il passa un bras sous ses genoux, et un autre dans le dos de la demoiselle. Puis il se contenta de se lever, et le reste alla tout seul. Il la porta en "princesse" jusqu'à son lit et l'y allongea. Il quitta ensuite la chambre et alla fermer le plus discrètement possible les fenêtres et la porte, chose assez délicate vu qu'il l'avait lui même défoncée. Résigné, il retourna dans la chambre où il s'allongea à son tour sur le lit. Il était également épuisé, il fallait qu'ils se reposent tous les deux. Si il sortait ce soir, il serait obligé de porter Eve, et vu ce qui venait de se passer cette nuit dans ce quartier, cela ne passerait pas inaperçu.
Allongé sur le dos, conscient que malgré la fatigue, il ne trouverait pas le sommeil de si tôt, il mit ses mains derrière la tête et fixa le plafond.

- Si les flics reviennent, c'est moi qui m'en occupe.

Ève essayait de cacher ses malaises à Félix, mais ça n'avait pas très bien fonctionné. Quand il répliqua qu'elle n'irait nulle part dans cet état, la jeune femme voulu lui lancer une réplique sanglante, mais un haut-le-coeur l'en empêcha. Elle se contenta donc de se laisser porter hors du garde-robe par le jeune adolescent. Ève croyait qu'il l'emmènerait jusque chez elle, mais non. Au lieu de cela, il la déposa dans son lit, alla fermer portes et fenêtres, puis vint la rejoindre. Quand il s'étendit à côté d'elle, la jeune femme tourna légèrement la tête en sa direction. Heureusement, son nez avait enfin cessé de saigner, mais son mal de tête et ses étourdissements persistaient.

''Je n'essaierai même pas de t'en empêcher.'', murmura-t-elle avec un sourire qui servait à masquer le fait qu'elle se sentait toujours très mal.

''Pourquoi... Pourquoi tu prends soin de moi? J'étais persuadée que tu voudrais me tuer...'', lui demanda-t-elle alors, réalisant que malgré les accusations qu'il lui avait lancé, Félix se comportait en gentleman avec elle.

Il s'en voulait horriblement pour Eve. C'était lui qui l'avait mise dans cet état là. Il avait beau savoir que ce n'était pas une sainte, il ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable. D'ailleurs, elle lui demanda les raisons de son comportement. Il décida de lui répondre le plus sincèrement possible, ce n'était pas bien difficile car il était quelqu'un de très sincère. A des lieux d'un certain Zélos...

- Parce que j'ai un cerveau, un coeur, et une consicence déjà bien chargée. Tu ferais quoi toi, à ma place ?

Il posa à nouveau son regard au plafond, il y avait un ventilateur incorporé au lustre. Felix tenta d'utiliser sa télékinésie pour le faire tourner. Ce n'était pas très glorieux, les hélices n'arrivaient pas à faire un tour sans s'arrêter à plusieures reprises ou changer de sens.

- J'ai assez tué je crois... Et puis, si toute cette histoire de karma est vraie, il faut que je travaille là-dessus. lança-t-il avec un brin d'humour

Ève regardait Félix avec de l'incompréhension plein le visage. ELLE était responsable de presque tous les actes écoeurants que Zélos avait posés... ELLE s'était assuré qu'il réponde aux ordres des Associés Principaux... ELLE avait aidé Zélos à développer ses pouvoirs.. ELLE l'avait laissé tuer les parents du jeune homme... Alors comment pouvait-il faire preuve de compassion envers elle? C'était totalement ridicule...

''Tu aurais pu laisser les policiers me trouver, ça aurait été une belle vengeance sans avoir à me tuer... Si le karma existe, je suis encore plus mal foutue que toi.'', avoua-t-elle.

La jeune femme prit ensuite un moment pour réfléchir à la question de Félix. Il lui avait demandé ce qu'elle aurait fait si elle avait été à sa place. C'était une question bien complexe étant donné qu'ELLE n'avait jamais vraiment été innocente...

''Je ferais tout ce que je peux pour te protéger, Félix... La différence entre toi et moi c'est que toi tu ne m'as pas laissé tuer mes parents et des centaines d'innocents...''

Eve semblait vraiment s'en vouloir pour toutes les horreurs que Zélos avait fait, c'était évident. Sinon pourquoi chercherait-elle à passer pour la méchante ?

- C'est vrai que ça m'aurait arrangé... En plus tu serais sûrement en train de recevoir des soins si j'avais fait ça...

Il n'avait pas pensé à cette éventualité en fait. Sûrement à cause du manque d'expérience. Son objectif avait tout simplement été qu'aucun d'eux se fasse attrapper, il n'avait rien envisagé d'autre.
Par la suite, Eve déclara ouvertement ses intentions ainsi que ce qu'elle pensait. C'était assez peu commun de sa part. Aussi, il ne répondit pas tout de suite. Puis il se mit sur le côté pour pouvoir mieux la voir et lui répondre en face à face tout ce qu'il avait à dire.

- Tu te crois si horrible que ça ? Je sais ce que tu as fait et ce que tu n'as pas fait. Mais ce que je sais surtout, c'est ce qu'il y avait dans la tête de ce monstre. Et crois moi, en terme d'horreurs, tu ne lui arrive pas à la cheville. Si tu n'avais pas été là, il aurait suivit son instinct et tué les gens selon ses humeurs et ses envies. Ca aurait été un vrai carnage, je t'assure. Tout ce qu'il voulait c'était s'amuser, de la violence, mais surtout du pouvoir. Je t'assure que si tes patrons ne s'en été pas mêlé, il aurait tué beaucoup plus de gens que ça... Vous l'avez contrôlé, en quelque sorte.

Il fallait avouer que le jeune homme aurait préféré qu'ils se débarassent de lui et le chassent de son corps. Mais il préférait penser à tous ces gens qui n'étaient pas morts juste parcequ'il l'ont occupé pendant un certain temps.

Ève n'arrivait pas à comprendre pourquoi il s'inquiétait tant pour elle... Il faut dire qu'elle était généralement meilleure actrice que ça, mais là elle avait manqué son coup. Elle n'avait jamais parue aussi faible devant qui que ce soit... Sauf peut-être devant les Associés.

Quand Félix lui expliqua avec sincérité qu'elle n'était pas si méchante que ça et que Zélos aurait pu faire bien pire si elle n'avait pas été là pour le contrôler, la jeune femme le regarda un long moment en silence. Le but des Associés avait-il été de limiter les dommages causés par Zélos? Elle en doutait énormément, mais si c'était comme ça que Félix le voyait, alors tant mieux... La jeune femme était incapable de répliquer. Le fait que Félix lui parlait aussi gentiment la touchait beaucoup. Jamais Zélos n'avait été aussi gentil avec elle. À force de ne côtoyer que des démons, on finit par oublier ce qu'est l'humanité... Et Ève, bien qu'elle soit humaine, semblait avoir perdu la sienne dernièrement. Pour elle, la gentillesse était devenue une denrée rare...
La jeune femme s'était attachée à Zélos malgré la façon 'démoniaque' et cruelle avec laquelle il se comportait envers elle. Maintenant qu'il était parti, elle croyait que ses sentiments disparaîtraient, mais il semblait qu'elle appréciait encore plus la gentillesse de Félix que la puissance de Zélos.

''Alors le rôle de la grande méchante ne fonctionnera pas avec toi...'', conclut-elle, avec un sourire amusé, en regardant le jeune homme dans les yeux.

''C'est plus facile avec des démons... Avec toi, tout me semble beaucoup plus compliqué.'', ajouta-t-elle, en soupirant.

Felix eut un petit éclat de rire suite à la remarque de Eve, elle méchante ? si elle savait... Il expliqua son hilarité de la manière suivante:

- J'ai vu plus méchant que ça, en fait.

Là il voulait parler de feu son démon squatteur, bien sûr. Par la suite, Eve fit remarquer que le passage de Zélos à Felix n'allait pas faciliter les choses. Felix demeura silencieux un moment, il savait qu'elle avait raison, les choses allaient sûrement être très délicates. Il ne savait pas encore ce qu'il allait faire par la suite, mais il sentait d'instinct que cela n'allait pas être facile.

- Désolé de te compliquer les choses...

Le jeune homme se remit sur le dos et observa le ventilateur, il essaya de nouveau de le faire tourner par la pensée, comme tout à l'heure, le résultat laissait à désirer, mais cela le reposait quand même.

Étrangement, cette discussion avec son nouveau protégé la relaxait. Malgré tout, elle avait encore très mal à la tête et Ève avait peine à se concentrer sur ce qu'il disait. Il semblait cependant très compatissant envers elle, s'excusant de lui compliquer les choses. En fait, elle ignorait comment elle allait réussir à les sortir de ce faux pas... Les Associés tueraient Félix sans aucun remords s'ils apprenaient qu'il avait réussi à chasser Zélos de son corps... Quant à elle, elle serait sans doute accusée de ne pas s'être assurée que ça n'arrive pas.

La jeune femme se contenta de sourire à Félix avant qu'il ne change à nouveau de position, se tournant sur le dos pour essayer de faire bouger le ventilateur. Ève le regarda faire un moment, mais son mal de tête finit par avoir raison d'elle et elle s'évanouit. Vu de l'extérieur, elle avait seulement l'air de s'être endormie, tout simplement...

(Désolée, c'est court. Evil or Very Mad

)

Le sommeil finit sûrement par vaincre le jeune femme car Felix ne l'entendait plus parler. Mais elle respirait toujours ce qui était bon signe. C'était même mieux d'une certaine manière car cela l'aidait à se concentrer sur son exercice. Mais les résultats n'étaient pas encore au rendez-vous.
Les heures passèrent, il commençait même à faire jour, et la fatigue se fit venir. Felix sourit, c'était l'effet qu'il recherchait. Fier de lui, il ferma les yeux et s'endormit bien vite. Au dessus de lui, le ventilateur tournait lentement mais régulièrement, au fur et à mesure que le jeune homme plongeait dans le sommeil, les hélices ralentirent jusqu'à s'arrêter complètement. Le mieux dans tout ça, c'était qu'il ne fit aucun rêve cette nuit-là. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas pu dormir comme ça...

[panique pas, je te bas ^^ dsl aussi]

Ève se réveilla de nombreuses heures après s'être évanouie, prise par un haut-le-coeur. Elle s'empressa de se relever et d'aller à la salle de bain, pour évacuer toutes les mauvaises choses qu'il y avait dans son organisme. Elle bu ensuite un peu d'eau, se lava le visage, puis vint rejoindre le jeune adolescent qui dormait dans son lit. S'évanouir avait fait beaucoup de bien à la jeune femme, car elle se sentait enfin reposée. Les saignements de nez avaient cessé et elle se sentait enfin plus libre car son mal de tête avait disparu.

La jeune femme se dirigea vers le lit et s'y étendit à nouveau. Elle s'installa sur le dos, regardant les hélices du ventilateur qui avaient cessé de tourner quand Félix s'était endormi. Elle attendit avec patience que son nouveau protégé s'éveille à son tour, après quoi ils pourraient enfin quitter ces lieux de crimes... au plus grand soulagement d'Ève.

(Encore désolée, je ferai mieux la prochaine fois.)

Il avait beau avoir pas mal changé depuis quelques temps, après tout, une possession démoniaque, plusieurs meurtres commis, l'acquisition de pouvoirs, ça change un homme. Mais Felix restait tout de même un adolescent ordinaire (enfin, autant que possible) aussi, il aimait faire la grasse matinée. Mais c'était une activité sur laquelle il n'avait aucun contrôle, il croyait donc être capable de se réveiller avant Eve, ce qui, il le découvrera en ouvrant un oeil, n'était pas le cas.
Un peu gêné et honteux, il se redressa et regarda la jeune femme d'un air inquiet qui, avec les cheveux en pétard qu'il avait à cause de son sommeil, lui donnait un air assez comique.

- Qu'est-ce que..? Tu vas bien ? Il est quelle heure ?

» De retour
» Retour au bercail
» Un retour en cachette
» Retour du pensionnat
» Un retour sans âme...