Premier regard sur ce monde... [libre]

(Comme promis, me voilà!)

La mère de Félix était totalement déconfite... En colère? Pourquoi donc était-il en colère alors qu'il venait miraculeusement de ressuciter? À qui pouvait-il donc en vouloir?
Son père, lui, était à la fois heureux et triste. Heureux de retrouver son fils alors que les médecins affirmaient, quelques heures à peine plus tôt, qu'il n'y avait aucune chance et, malgré tout, triste de voir dans quel état d'esprit Félix se trouvait. Serait-il à jamais différent? Cette aventure l'avait-elle changé définitivement? Seul le temps le leur dirait et Cahill senor avait peur de ce temps, peur de découvrir ce qu'il en résulterait.

Alors que Félix-ou plutôt Zélos- s'observait avec curiosité et que ses parents, découragés et émus, le regardaient, la porte se poussa doucement et une jeune femme entra. Elle avait de long cheveux bruns, de jolis yeux bleus, le nez fin, de belles petites mains et était d'une grandeur moyenne. Elle était entièrement vêtue de blanc et un sourire s'étirait sur ses lèvres. Elle était l'infirmière de Félix, celle qui devrait prendre soin de lui jusqu'à ce qu'il quitte l'hôpital. Elle s'avança vers les parents de ce dernier avec une grâce et une douceur uniques.

''Je vois qu'il est enfin réveillé! Malheureusement, je vais devoir vous demander de sortir, le docteur Nightman veut vous parler...''

Une fois les parents sortis, elle se dirigea vers Félix et le regarda avec un sourire alors qu'il observait toujours son reflet.

''Bonjour Félix. Je me nomme Alice, je suis ton infirmière attitrée... Je suis heureuse de voir que tu vas mieux. Comment te sens-tu?'', lui demanda-t-elle, avec une extrème douceur dans la voix.

Alice (lol heureuse que ce nom t'aie plu...) était d'une nature tendre et gentille, douce... Elle faisait penser à une petite fille, mais avec de la maturité. Son sourire semblait vouloir rester accroché à jamais dans son visage. C'était d'ailleurs pourquoi elle était assignée à la section des blessures graves: elle apportait toujours de la joie et du soutient aux blessés et à leur famille. C'était sa façon de rendre ce monde un peu meilleur.

La jeune infirmière écouta avec attention les propos du jeune Félix, qui lui racontait qu'il avait mal à la tête et qu'il se sentait un peu à l'étroit.

''C'est tout à fait normal. La plupart des gens qui sortent d'un comas ont cette réaction. Ça va passer, ne t'inquiète pas...''

Elle lui offrit un sourire rayonnant et écouta sa demande. Elle se dirigea aussitôt vers le petit garde-robe et en sortit des jeans et un t-shirt noir.

''C'est ce que vos parents vous ont laissé... J'espère que ça sera à votre goût?''

Contrairement aux autres patients sortant d'un coma, Zélos fut guère rassuré par les paroles de la jeune infirmière. Aprés avoir passé un bon millénaire ainsi qu'un petit siècle dans son ancien corps, celui-ci allait lui manquer pendant longtemps... Même s'il savait que dans ce monde, c'était certainement plus pratique d'avoir un corps d'humain.
Aussi, il préféra ne rien dire. Déjà, il n'était pas encore habitué à parler de cette façon, et puis, il savait bien dans le fond, qu'Alice n'était pas responsable de sa "déchéance". Il n'empêche que massacrer cette petite créature lui ferait le plus grand bien. Dommage qu'il n'en ai même pas la force.
Las, il s'approcha de sa fameuse "garde-robe" et jaugea les parures qu'on lui montra.

*Voilà qui est un peu mieux... Mais je crois qu'il manque quelque chose...*

Le jeune homme se pencha et prit un boxer noir.

*Il paraît que ce genre de vêtement est assez important. Merci Felix, au moins, ta mémoire est utile.*

- Parfait...

Sans rien ajouter, il tourna le dos à la jeune femme, enleva sa robe et entreprit de s'habiller. Au final, il trouva que le corps de l'adolescent était un brin plus élégant. Même si il avait un peu de mal à se faire aux matières qu'il portait mais qui étaient déjà plus agréables.
Il se retourna une fois encore pour regarder l'infirmière, d'aprés les connaissances du précédent propriétaire de ce corps, il y avait peu de chance pour qu'une personne venant juste de sortir d'un coma soit autorisée à quitter les lieux.

- Quand est ce que je pourrai partir ? C'est que je n'aime pas trop cet endroit.

En fait, il avait surtout envie de voir de lui même l'extérieur. Même faible, rester dans un lieu aussi dépourvu d'intérêt lui semblait une perte de temps inadmiscible.

Alice ne s'était pas attendu à ce qu'il procède ainsi. C'est donc avec gêne qu'elle se cacha les yeux avec une main et tourna le dos au jeune homme alors qu'il commençait à se changer. C'était la moindre politesse que de ne pas observer un client en train de se mettre complètement à nu... Quand elle l'entendit parler à nouveau, elle se retourna doucement. Ses joues avaient pris une petite teinte rosée, mais elles reprenaient peu à peu leur couleur. Elle réfléchit un moment à la question de Félix et lui répondit de son habituelle voix calme:

''Si tu continue d'aller aussi bien, tu pourras sortir demain. Si tu veux, je peux t'emmener dans le parc intérieur de l'hôpital, question de te faire prendre un peu l'air en attendant...?''

Alice avait enfin reprit ses couleurs et c'est avec un certain étonnement qu'elle remarqua à quel point Felix était en forme. Beaucoup plus en forme, du moins, que les autres patients qui revenaient d'un comas... Il n'y avait pas de doute, il était différent des autres, on le voyait au premier coup d'oeil. Le fait qu'il soit autant enjoué à l'idée de sortir de cette pièce fit rappeler que, contrairement à elle, le trois quart des gens n'aiment pas les hôpitaux. Dommage, ils faisaient tant d'efforts, elle et tout le reste du personnel, pour rendre cet endroit agréable! Apparemment, ça ne fonctionnait pas vraiment...

''Oui, biensûr, allons-y.'', répondit-elle à la question de Felix, avec un sourire.

Ils se dirigeaient vers la porte quand le jeune homme se retourna vers elle avec un regard sévère, exigeant de ne pas y aller en chaise roulante. Alice esquissa un sourire amusé en l'entendant dire qu'il était capable de marcher seul.

''Alors ça, je n'en doute pas, tu as vraiment l'air plein d'énergie!'', répliqua-t-elle d'une voix enjouée. ''Je ne te forcerai pas si tu ne veux pas de chaise roulante. Je vais seulement devoir te surveiller de près, sinon le docteur ne sera pas content.''

La petite Alice suivit son nouveau patient dans les couloirs bondés. Elle était, dans ces cas, heureuse de n'avoir pas opté pour le métier de médecin, car, étant infirmière, elle pouvait au moins souffler de temps en temps. Les médecins, eux, couraient d'un bout à l'autre de l'hôpital sans s'arrêter. La jeune femme prit alors l'ascenceur avec Félix, puis le conduit dans le parc. Alors qu'il s'asseyait sur l'herbe, elle se contenta de rester debout à côté de lui, lui apportant sa présence et son soutient silencieux alors qu'il reprenait tranquillement ses forces. Si elle avait su que c'était un démon,....

Alice s'était contentée de se promener aux environs de Félix, dans le parc, tout en gardant un oeil sur lui. Elle ne voulait pas qu'il lui arrive du mal, et elle voulait s'assurer que ses blessures ne créaient pas d'effets secondaires. Quand il se leva finalement, elle le suivit jusqu'à l'intérieur de l'hôpital, saluant au passage quelques collègues qu'elle aimait bien. Puis, elle entendit la question du jeune homme et lui répondit:

''Il y a une télévision dans ta chambre, sinon je peux te procurer des jeux de société, des livres, le journal... L'idéal serait évidemment que tu te reposes.''

Alice suivait Félix au pas, s'assurant qu'il allait bien, qu'il ne tombait pas, et qu'il n'heurtait personne au passage. Ils reprirent tranquillement l'ascenceur, seuls cette fois, et se rendirent à nouveau vers la chambre beaucoup trop calme et simple d'hôpital -une chambre comme toutes les autres, quoi!- de Félix. Celui-ci, ou plutôt celui qu'elle croyait être lui, se retourna alors vers elle, apparemment étonné qu'elle l'aie suivi malgré qu'il marchait rapidement, et lui demanda quels genres de livres ils avaient.

''La bibliothèque de l'hôpital fourni des livres de remise en santé, des romans policiers, des livres sur la mode, la cuisine, les contes pour enfant, les personnalités du monde entier... Mais si tu veux quelque chose de plus 'spécial', j'ai des bons livres de science-fiction dans mon casier...''

(Ah! Mais ce qu'il est grincheux celui-là!! Sauvez-moi quelqu'un!!! )

Alice avait écouté avec attention ce que Félix lui avait demandé et avait commencé à réfléchir à ce qu'elle pourrait bien lui emmener... Une encyclopédie, voilà une drôle de demande pour un jeune adolescent qui sortait du comas... Enfin bref, elle trouverait sans doute ce qu'il recherchait... Mais avant qu'elle ne se soit retourné, il lui demanda également des contes pour enfants. Allait-il lui demander de lui faire la lecture, après? Décidément, ce jeune homme avait de drôles de goûts... Mais bon, elle n'était pas là pour le juger, ni pour l'étouffer... Alors qu'elle tournait les talons vers la porte, Alice entendit la promesse que lui faisait Félix et elle se retourna pour lui adresser un petit sourire.

''C'est gentil, j'apprécie cette délicatesse...'', répondit-elle d'une voix douce.

Puis, elle quitta la chambre, à la recherche de ce qu'il lui avait demandé. Ce garçon était plutôt spécial... Non seulement avait-il de drôles de goûts pour son âge, mais sa façon d'agir et sa beauté -il avait un certain charisme qu'elle n'avait jamais rencontré auparavant- la clouaient carrément sur place...

Quand elle revint finalement dans la chambre, une bonne quinzaine de minutes plus tard, Alice tenait dans ses mains trois livres: l'encyclopédie complète, l'encyclopédie médicale et le recueil des 100 contes pour enfants les plus populaires en Amérique. Elle les déposa doucement sur la table de chevet de Félix.

''Eh voilà, j'ai réussi à te trouver deux encyclopédies et un recueil de contes pour enfant. J'espère que ça te plaira?''

Alice afficha un petit sourire suite au remerciement de Félix et alla ouvrir un peu les rideaux, question de laisser entrer un mince filet de lumière. Cela rendait déjà l'endroit un peu plus gai. Quand elle se retourna, le docteur se trouvait dans l'encadrement de la porte et la regardait. Elle comprit bien vite qu'il voulait lui parler sans alerter le patient. Alice offrit donc un sourire rayonnant à Félix:

''Je reviens dans quelques minutes.''

Sur ces mots, elle sortit de la pièce, allant rejoindre le médecin, qui voulait, apparemment, un rapport sur l'état de Félix. Alice expliqua de son mieux le comportement du jeune homme et le docteur sembla ravis de savoir qu'il allait aussi bien...

Alice avait cru comprendre par l'attitude du jeune homme qu'il préférait, et de loin, être seul. Cela était fort bien excusable, car la plupart des gens sortant du comas se sentaient perdus et avaient besoin de se retrouver eux-même avant d'être harcelés par leur famille et amis. Ils avaient besoin de temps, et cela la jeune femme l'avait appris avec son expérience. Elle se tourna vers les parents de Félix.

''Il va très bien. Ses signes vitaux sont parfaits, son cerveau est en plein fonctionnement, il est parfaitement conscient d'où il est, de qui il est... C'est un cas exceptionnel...'', leur expliqua-t-elle avec un sourire.

Quand ils demandèrent s'ils pouvaient aller le voir, Alice hésita un moment. Elle ignorait comment leur expliquer l'état actuel du patient.

''Je crois que ce serait une mauvaise idée, je suis désolée. Il a un grand besoin de solitude... Plusieurs patients ont cet état émotif-là quand ils sortent d'un comas. Je crois que vous devriez le laisser se reposer et repasser demain.''

Alice était un peu embarassée. Le médecin, quant à lui, ne l'aidait pas du tout. Il décida même de partir, lui laissant la lourde tâche de convaincre les parents de Félix que d'aller le voir serait vraiment une mauvaise idée... Alice resta un moment silencieuse et jeta un coup d'oeil vers Félix, qui était plongé dans ses livres. Elle savait qu'une visite risquait de le faire sentir comme un animal en cage, et elle ne voulait pas que cela se produise. Elle savait que Félix s'était amélioré depuis le début de la journée... Il ne fallait pas tout gâcher.

Elle se tourna finalement vers les parents avec un air un peu incertain.

''Écoutez, vous êtes ses parents, je ne peux pas vous empêcher d'aller le voir... Personne ne le peut... Cependant, j'aimerais que vous compreniez que ça risque de ne pas l'aider du tout. Il est plutôt perdu, il a besoin d'être seul, de réfléchir... J'insiste, vous ne devriez pas le déranger. Mais si vous y tenez, je ne peux pas vous en empêcher...''

La mère regarda son mari avec peine. Celui-ci la prit tendrement par les épaules.

''Je crois qu'on devrait lui laisser le temps de se reposer avant, chérie... Nous viendrons le voir demain.''

L'infirmière eut un sourire rassuré alors que la mère hochait positivement de la tête.

''Nous vous attendons demain vers 10 heures. Merci beaucoup.''

Les parents quittèrent donc l'hôpital et Alice alla rejoindre son petit protégé dans sa chambre.

''As-tu besoin de quelque chose?''

Alice voyait bien qu'elle avait fait plaisir à Félix en faisant ainsi partir ses parents. Il était clair qu'il n'avait pas vraiment envie de les voir pour le moment. Elle attendit la réponse à sa question, qui vint d'ailleurs assez vite. Elle crut voir, l'espèce d'une seconde, qu'elle avait dérangé Félix dans sa lecture, ce qui n'était pas une très bonne tactique pour se faire amie avec. Alors qu'il allait lui répondre qu'il ne voulait rien, son ventre gargouilla tellement fort qu'Alice l'entendit jusque là où elle était... dans le cadre de la porte! Elle sourit et rougit légèrement, trouvant cela assez mignon que de dire ''je n'ai besoin de rien'' et que son ventre réplique aussi fortement.

''Je crois que tu as faim... Je peux peut-être t'apporter un petit quelque chose? Préfères-tu les pâtes, la viande ou la salade?'', lui demanda-t-elle avec sa voix douce.